Parfois les monstres sacrés du passé restent une référence pour les jeunes loups de maintenant. Prenez Red Handed par exemple : c’est bien simple, ils idôlatrent Black Flag, groupe mythique de punk hardcore des années 80’s. D’ailleurs, le titre « Room 13 » figurant sur ce disque est une reprise du groupe de Los Angeles.

Rivalry a toujours défendu le côté traditionnel du hardcore, en signant des combos fermement ancrés dans le genre et refuse de prendre sous son escarcelle des groupes métalliques et beatdown (dans ce cas, il faut se pencher du côté de chez Spook City). Bref, revenons à nos moutons. Red Handed est une jeune groupe californien fondé en 2005 et propose ici son premier disque full length. Comme dit précédemment, les Californiens sont fans de punk des 80’s et plus spécialement de Black Flag. Autant dire que l’on peut trouver ce disque à même le sol, dans un squat glauque et lugubre, le tout entouré d’une plèbe fortement alcoolisée et agitant des drapeaux noirs…

Red Handed démarre pied au plancher avec « Wounds Remains » : des titres faciles à assimiler et rigouresement similaires, un son léger, des accélérations furieuses et des riffs simplistes. Voici la formule déployée par Red Handed tout au long des 14 titres qui composent ce « Wounds Remain ». Quelques écoutes suffisent pour être totalement imprégné du CD tant celui-ci s’avère accessible. Totalement étranger au métal, la musique des Californiens est énergique, efficace et prenante pour peu que l’on soit réceptif au genre car le son général est léger, me rappellant Go It Alone et parfois même The Offspring et Pennywise (notamment lorsque la basse est toute seule).

Malheureusement, quelques points viennent obscurcir le tableau. Tout d’abord la voix de Dustin, désagréable au possible. Eraillée, mise en avant, au timbre insupportable et aux variations de voix approximatives, difficile de ne pas tiquer en écoutant le disque. Tirant le CD vers le bas, la voix gâche une bonne partie du plaisir que l’on peut ressentir à l’écoute de « Wounds Remain ». Un bon tiers des compositions est également assez fade, basique et manquant d’accroche. Etre dans la mouvance punk ne veut pas forcément dire composer n’importe quoi.

Pour conclure, je pense que peu de personnes dans le lectorat VS sera concerné par cette sortie, trop punk pour pouvoir attirer des oreilles en quantité industrielle. Cependant, l’écoute de ce disque s’est révélée agréable bien qu’il y ait de fortes chances que ce « Wounds Remains » soit noyé dans les méandres des sorties HxC cette année. Peut-être devraient-ils se dégager de leurs trop grandes influences punk 80’s d’autant que d’autres combos ont déjà réussi à tirer leur épingle du jeu avant eux (Death Threat par exemple).


Rédigé par : Vision Of Beuh | 12/20 | Nb de lectures : 9695