Le premier album des Américains de RED FANG, sorti en 2009, m'avait échappé. C'est pour cela que je n'attendais rien de spécial en mettant cette galette (leur première sortie chez les esthètes de Relapse) dans mon lecteur CD, tout juste étais-je intrigué par la pub que j'avais vu dans un magazine, qui conseillait ce skeud aux fans de CLUTCH, QUEENS OF THE STONE AGE et TORCHE... Eh bien, encore une fois, qu'il est bon d'être positivement surpris!
Non seulement ce deuxième album de RED FANG est très prometteur pour la suite de leur carrière, car il fait montre d'un gros potentiel. Mais aussi, et surtout, « Murder the mountains » affiche déjà une certaine maturité et un niveau proche des meilleurs du genre.

La production du disque est parfaite pour leur style, un son gras mais clair.
Musicalement on est totalement dans la famille des groupes américains actuels de Heavy Rock à l'ancienne (pour schématiser) comme HIGH ON FIRE, KYLESA, BARONESS, THE SWORD, SAVIOURS ou TORCHE.
Le premier morceau donne d'ailleurs le ton, une intro grandiloquente que n'aurait pas renié THE SWORD, puis une voix de bûcheron bien rugueuse et quelques harmonies de guitares Slayeresques chères à HIGH ON FIRE.
Mais dès le deuxième titre on se rend compte que RED FANG a aussi d'autres choses à offrir, avec une musique pour le coup plus Stoner (mais qui sait quand même toujours se montrer « evil », avec un passage plus Doom), et une seconde voix -le guitariste et le bassiste se partagent le chant- plus claire et aérienne. Certaines chansons font même intervenir ces deux voix au sein du même morceau, ce qui offre un mix intéressant et varié.
Et l'album alterne comme ça entre des titres Heavy Rock proches effectivement de TORCHE, CLUTCH ou QOSTA; et d'autres choses plus lourdes et méchantes flirtant de temps en temps avec le Metal ou le Sludge. Une chanson comme « Number thirteen » quant à elle fleure bon les 70's et BLACK SABBATH, et « The undertow » vient calmer un petit peu le jeu en montrant une facette plus atmosphérique (mais toujours sombre) dans la veine des morceaux calmes de CROWBAR.
A noter enfin que les musiciens du groupe ne sont pas des manchots, car « Murder the mountains » propose par instants des parties instrumentales bien chiadées, dans l'esprit de MASTODON.

Vous aurez donc compris, au vu des références mentionnées, que les gars de RED FANG ont bon goût. Encore faut-il être capable de digérer ses influences. Et c'est le cas dans l'ensemble, même si ça ne déborde pas d'originalité.
C'est peut-être le seul petit reproche que je leur ferais : il faut qu'ils creusent encore un peu plus leur identité. Mais étant donné le niveau affiché sur « Murder the mountains » et sa richesse de styles, pas de doute que RED FANG va rapidement devenir un incontournable de cette scène.
A voir sur scène au prochain Hellfest.


Rédigé par : Stéphane | 14.5/20 | Nb de lectures : 13807