Tout comme Dream Theater et Symphony X, Redemption est américain. Là seulement s’arrête la comparaison. Pour le reste, il n’évolue assurément pas dans la même division.
Les chiffres de ventes et la renommée sont 2 indicateurs implacables. Et ces 2 critères d’évaluation - bien que subjectifs quant à la qualité - trahissent un retard évident sur ses 2 concurrents.

Pourtant, le groupe travail d’arrache-pied pour faire bouger les lignes, ça, je peux vous l’assurer. Ceux qui les suivent depuis leurs débuts en 2002 et leur premier album éponyme, peuvent vous garantir que Ray Alder ne ménage pas ses efforts pour amener sa formation au-delà du simple succès d’estime. Il est même parvenu à se faire embaucher en tournée par D.T.

Chaque album (3 au compteur) est en nette progression par rapport à son devancier et tous sont plus techniques et chiadés les uns que les autres.

Cependant, après plusieurs écoutes, on comprend vite pourquoi les Californiens ne jouent que les seconds couteaux : leur métal progressif est certes complexe et habile. Mais on lui reproche aussi d’être froid et impersonnel. En collant de trop près aux fameux « critères de convergence », il perd de l’originalité. C’est pourtant une caractéristique indispensable pour émerger du lot de la multitude.

Les choses pourraient changer avec ce premier DVD d’un concert « pris sur le vif » à Atlanta le 5 septembre 2007 lors du Progpower festival. Car tout à coup, la musique de Redemption se révèle beaucoup plus attrayante en live qu’en studio.

D’abord et avant tout parce que les musiciens maîtrisent parfaitement leur sujet et que c’est visible. Ça a l’air bateau de dire ça mais on en a tellement vu qui bredouillait leur bréviaire que ce simple constat est en soi une grande satisfaction. En revanche, le chant de Ray Alder n’est pas celui que je préfère sur la scène métal prog. Y compris chez Fates Warning. Mais il s’acquitte avec sérieux de sa tâche, dont acte.

Il suffit pour s’en convaincre de les observer se renvoyer la balle avec bonheur sur la suite de 15 minutes ("Sapphire") tirée du second album, "The Fullness Of Time" (2005). Tous les protagonistes se livrent à une exécution de haute volée. Cette seule prestation permet de se rassurer sur la valeur d’un groupe finalement sous-estimé.

Les autres titres (9 en tout) exhalent un même entrain où se mêlent puissance et technique. 5 d’entre eux sont bien évidemment issus du dernier album "The Origin Of Ruins" sorti en 2007.

Le son et la prod sont bons sans plus. Les moyens mis en œuvre n’atteignent pas ceux de qui vous savez mais compte tenu de la réputation modeste du groupe et de l’environnement ils sont très acceptables. Être filmé lors d’un festival où vous n’êtes que le septième* groupe à défiler sur la scène ne permet pas une concentration exclusive. C’est donc un « produit » modeste, loin des fastes d’une certaine concurrence plus huppée. Modeste mais honnête.

Nonobstant, je peux quand même avancer que la teneur globale est bien supérieure au "Chaos In Motion". Notamment les bonus qui sont d’un intérêt bien plus élevé que l’escroquerie que nous ont vendue les New-Yorkais. Ce qui n’est pas un mince compliment. Comme quoi, on peut être un « petit groupe » et faire preuve d’une réelle authenticité sans débauche de moyens outranciers.

Tracklist

01. Threads (live)
02. Bleed Me Dry (live)
03. Nocturnal (live)
04. Memory (live)
05. The Suffocating Silence (live)
06. Release (live)
07. Fall On You (live)
08. Sapphire (live)
09. The Death Of Faith And Reason (live)
10. bonus material on DVD: video for Bleed Me Dry, video and photo tour diary, behind the scenes

• autres participant du Progpower 2007 :
• All Star Jam
• Sonata Arctica
• After Forever
• Primal Fear
• Pagan's Mind
• Threshold
• Redemption
• Virgin Steele
• Firewind
• Communic
• Raintime


Rédigé par : Karadok | Bon DVD/ | Nb de lectures : 10686