Ne vous fiez pas à l’allure futuriste du logo ou à l’imagerie utilisée par le groupe, c’est bel et bien dans le passé que RECKLESS TIDE puise la majeure partie de son inspiration. Les Allemands pratiquent en effet un thrash relativement efficace s’inspirant de la vague américaine de la fin des années 80 – début des années 90.

"Helleraser" est le second album du combo et se place dans la droite lignée du précédent disque, "Repent Or Deal Your Fate", sorti en 2005 (reportez-vous à la kro de BozKiller pour plus de détails).
Les comparaisons utilisées par mon éminent collègue à l’époque prévalent toujours sur cette nouvelle réalisation : TESTAMENT ("Helleraser", le début de "Symbiont"), ANNIHILATOR ("The Preacher", "Evolution"), SLAYER (l’intro et la rythmique de "Corrupted") entre autres, auxquelles j’ajouterai OVERKILL. De bien belles influences, n’est-il pas ? S’il fallait n’en retenir qu’une, c’est surtout à ANNIHILATOR que je penserais, notamment pour ces velléités très mélodiques sur certains morceaux, mêlées à de purs accents speed/thrash et ses cavalcades guitaristiques typiques.

RECKLESS TIDE semble donc avoir choisi une voie purement thrash… c’est du moins ce que je me suis dit jusqu’au refrain très typé power metal de "Symbiont", suivi deux pistes plus tard par un "House Of Cards" enrobé de chœurs extrêmement mélodiques (là, on est plus proche de SYMPHORCE que de SLAYER !). Finalement, c’est à ce niveau que le groupe allemand a été habile. Sans apporter de réelle innovation (ça n’est d’ailleurs pas forcément ce qu’on lui demandait), RECKLESS TIDE a suffisamment su varier les ambiances, tantôt très agressives, tantôt plus mélodiques et posées. A ce titre, les différentes voix utilisées jouent un rôle important : chant thrash agressif alternant avec des passages mélodiques et quelques growls bien dosés.

Je ne garantis pas à cet album une durée de vie extraordinaire, je ne pense pas me tromper non plus en disant qu’il ne s’agit pas là d’un des albums thrash de la décennie (soyons prudents avec ce genre de qualificatif), cependant, voilà un disque tout à fait honnête dans le style, qui devrait particulièrement ravir les fans d’ANNIHILATOR (d’autant plus que, comme pour le premier album, Jeff Waters y fait une apparition). Le plus gros reproche que je formulerais à l’encontre de ce disque, c’est sa production, qui aurait mérité un son un peu plus massif (elle est l’œuvre du bassiste, Henning Pfeiffer). J’ai peur que cette dernière ne sonne un peu datée d’ici quelques années.

Notons également cette pointe d’humour, ce délire intitulé "Kleemähendeäble", très germanique, au sens "TANCKARDien" du terme… un titre sympathique qui vient égayer un album jusque-là assez direct et agressif.


Rédigé par : Sentenced | 13/20 | Nb de lectures : 11895