Précisons d'entrée de jeu qu'à titre personnel j'avais bien accroché au premier album des Italiens de REAPERS. Pas très original et super old school mais débordant d'énergie et de vitalité avec une technique instrumentale certaine, leur Heavy-Speed avait au moins le mérite de vous refiler une méchante patate. Et à ce niveau-là, on ne peut cacher notre déception à l'écoute de leur nouvel album (au passage on notera qu'ils ont été lâchés entre-temps par Deadsun). Principal objet de cette déception, le chant de Luca Calegaro devenu quasi-parlé. On sent bien qu'il essaye de nous la jouer James Hetfield mais ça tombe tellement à plat que l'on en regretterait presque de ne pas être face à un album instrumental. Ce n'est jamais agréable à écrire (ni à écouter d'ailleurs...) mais le chant (sur cet album) est clairement à la ramasse et pas au niveau du reste.
Et c'est un autre aspect désormais déterminant de la musique de REAPERS. Les parties instrumentales (accessoirement excellentes) et mélodiques deviennent prééminentes. On est donc face à une évolution pour le moins troublante puisque d'un côté ils essayent, sans convaincre, de durcir le ton au niveau du chant et de l'autre (ce qui, quantitativement, doit quand même correspondre à plus de la moitié de l'album), on est face à une succession d'atmosphères mélodiques avec plans acoustiques et tout le toutim. Bref, ça part un peu trop dans tous les sens, ça manque de concision et de cohésion. L'album, lorsqu'on le compare à son prédécesseur, nous donne l'impression que le groupe se cherche encore artistiquement. Ce “World In Chains” est peut-être plus riche que “Metalness” mais aussi beaucoup plus éclaté et moins homogène.
Un coup pour rien en ce qui me concerne.


Rédigé par : BigHenry | 08/20 | Nb de lectures : 10444