Avec un patronyme rappelant le film de Russel Mulcahy sur le sanglier géant tueur d'hommes, on était en droit de s'attendre à un thrash du fin fond des années 80 ou à des death-metal australien tout droit sorti du bush ...
Il n'en n'est rien. "Criminal Justice" est le deuxième album des allemands de Razorback et du chanteur suédois Stefan Berggren. Exit le heavy-metal du premier album « Animal Anger », cette fois-ci le groupe réoriente sa musique vers un hard-rock plus classique mais somme toute assez peu original.

Ici ne cherchez pas de la nouveauté ni de la prise de risque. Les 9 titres de l'album oeuvrent tous dans un hard typique des années 80 sans que les éventuelles références aux années 70 ou 2000 ne soient assez convaincantes pour laisser une quelconque trace d'originalité aux compositions. Seule la production laisse apparaître une légère trace de modernité.

Quelques bon riffs auraient pu apparaître ("the Flame stills burn" par exemple) mais ils sont rapidement mis en veilleuse par une production faisant la part belle à la voix de Beggren. Bien que ce dernier soit doté d'un bien bel organe ; il ne met jamais ce dernier au service de sa musique, préférant se cantonner à un registre monocorde et souvent ennuyeux.
Et c'est bien là le problème, car bien que la nécessité de faire une musique originale et novatrice ne soit pas une obligation, il résulte que de rester dans un hard-rock traditionnel demande un renouvellement du style. Ce n'est pas franchement le cas ici et en ayant voulu diluer son heavy-metal dans plus de mélodies, Razorback a perdu le peu d'identité qu'il avait.

Les titres se succèdent donc, souvent dans un mid-tempo. Les guitares bien que massives et compactes ne nous sortent pas d’une léthargie qui nous gagne rapidement et ce n’est pas la voix et les chœurs pas très aventureux qui viennent rompre cette linéarité ambiante….

En ne prenant pas trop de risques, l’on peut dire que ce hard rock musclé n'intéressera sûrement que peu de personnes, tant l'interprétation faite ici semble quelconque voire désuète.
La seule chance peut être de Razorback est contenue dans la chanson "Hard to say Goodbye", titre top-guimauve d'une niaiserie incomparable qui aurait peut être sa chance auprès des midinettes fans de Pop Academy…

Dans tous les cas il n'est pas "difficile de dire au revoir" à cet album qui n'a que le point positif d'être d'une durée assez courte. ( 34 minutes )


Rédigé par : Piranha | 09/20 | Nb de lectures : 13019