RATT - Infestation (Roadrunner/Universal) - 07/06/2010 @ 09h14
Après avoir été une des références du Hard U.S. de 1983 à 1990 (avec un EP et cinq albums à son actif), RATT décida d'arrêter les frais peu après la sortie du best of « Ratt & Roll » en 91, juste avant que la vague grunge ne vienne tout engloutir sur son passage. Stephen Pearcy part alors chanter dans divers projets (ARCADE, VICIOUS DELITE et VERTEX), tandis que le guitariste Warren DeMartini tourne avec WHITESNAKE et sort un album solo.

Inspiré par la reformation du KISS originel et le retour de Vince Neil dans MÖTLEY CRÜE, RATT tente un premier come-back en 97, avec un line-up un peu différent. Sans Robbin Crosby à la deuxième guitare, qui avait quitté le groupe en 91 pour des raisons de santé : il était accro à l'héroïne, saloperie par laquelle il contracta le SIDA, dont il est décédé en 2002... Et sans Juan Croucier à la basse, qui refuse de participer à cette reformation, et qui est remplacé par Robbie Crane (ex-VINCE NEIL). RATT revient donc en 97 avec un album bizarre : « Collage », un assemblage de vieux morceaux inédits (certains enregistrés pendant les sessions de « Detonator » en 90 et d'autres enregistrés par ce RATT version '97). Pas exactement le disque idéal pour fêter leur retour!... Cette formation-là nous propose enfin un vrai nouvel album avec « Ratt » (1999), mais déçoit encore quelque peu. Si ce disque est bien écrit et bien interprété (Pearcy y livre d'ailleurs une de ses meilleures prestations), il est beaucoup trop soft et commercial. La contribution de nombreux compositeurs extérieurs y est sans doute pour beaucoup... A l'arrivée on a droit à un album dans la veine du AEROSMITH des années 90/2000, mais pas à du RATT classique.

Pearcy quitte une nouvelle fois le navire en 2000, et sort ensuite plusieurs disques solo moyennement inspirés. Ce qui reste de RATT continue à tourner pendant 6 ans, sous une formation hybride avec Jizzy Pearl (le chanteur de LOVE/HATE) et John Corabi (ex-THE SCREAM, MÖTLEY CRÜE et UNION) à la guitare rythmique. Après des années à se pourrir la gueule par presse interposée et à se traîner en justice pour savoir qui a le droit de posséder le nom RATT, Stephen Pearcy finit par revenir dans le groupe en 2007... Oui je sais, c'est un peu Dallas tout ça!?

Et après le succès de leur tournée de reformation 2007/2008 (avec à la clé une signature inespérée chez Roadrunner), RATT décide de s'attaquer à un nouvel album. Avec un line-up solide : Juan Croucier ne voulant toujours pas se joindre à eux (il aurait eu des exigences financières déraisonnables...), Robbie Crane reste fidèle au poste (en même temps c'est leur bassiste depuis 13 ans maintenant, donc plus longtemps que Croucier!). Et le groupe a la bonne idée de recruter en 2008 un ami vétéran de la scène de L.A. du début des 80s : Carlos Cavazo, guitariste de feu-QUIET RIOT. Le renfort idéal pour RATT, qui retrouve avec Cavazo la formule qui était la sienne avec Robbin Crosby, c'est à dire un guitariste soliste et qui possède un jeu sensiblement plus heavy que celui de DeMartini.

Après ce résumé des épisodes précédents, passons à l'essentiel : que vaut donc « Infestation »?
On pouvait au départ être surpris de voir Michael « Elvis » Baskette (qui a bossé avec INCUBUS, STONE TEMPLE PILOTS, SALIVA ou ALTER BRIDGE) produire ce nouvel album de RATT. Mais au final ce choix s'est avéré très judicieux, parce que d'une part Baskette est un fan de la première heure, et surtout parce qu'il leur a concocté un son parfait, naturel, ni trop vintage ni trop moderne. On retrouve avec plaisir le grain de guitare familier de DeMartini. Baskette est aussi réputé pour son gros travail sur les mélodies et harmonies vocales, ce qui s'entend bien sur « Infestation » (il est d'ailleurs crédité comme co-compositeur sur 9 des 11 titres)!

Qu'en est-il des compos en elles-mêmes? On peut dire que RATT a suivi l'exemple de KISS avec son dernier album (« Sonic Boom »), à savoir une approche totalement old-school, nostalgique des grandes heures du groupe. Et comme pour KISS, ça fonctionne miraculeusement bien! Pour schématiser, je dirais qu'« Infestation » est un mélange entre « Out of the cellar » (84) et « Detonator » (90), soit leurs deux meilleurs disques!! On retrouve les refrains/choeurs très accrocheurs de « Detonator » (supervisé alors par Desmond Child) et le côté plus agressif de leurs débuts, à l'époque où ils flirtaient avec le Heavy Metal (de 83 à 85). L'entrée en matière avec cet énorme premier morceau qu'est « Eat me up alive » donne le ton : un riff que n'aurait pas renié JUDAS PRIEST et un refrain immédiatement addictif! « Take a big bite » et « Don't let go » sont pas mal aussi dans le genre heavy! On replonge dans une facette plus FM de RATT avec le single « Best of me », qui rappelle un de leurs titres les plus commerciaux : « I want a woman ». D'ailleurs c'est amusant de constater que, toujours à la manière du dernier KISS, certaines intros font des clins d'oeil au passé du groupe. Le début de « Look out below » peut faire penser à « Lovin' you's a dirty job », le riff de « Lost weekend » à « Lack of communication », et l'intro de « As good as it gets » rappelle un peu « Wanted man »... Sans non plus tomber dans l'auto-plagiat heureusement! En tout cas on sent clairement qu'ils ont essayé de recapturer cet esprit-là. Et le côté festif qui va avec. Ce n'est jamais évident de retrouver la magie d'une période donnée, mais force est de constater que ce nouvel album de RATT est vraiment très inspiré.

Stephen Pearcy possède toujours cette voix si caractéristique (que j'adore!). Ce timbre nasillard, qui est finalement assez proche d'un Dave Mustaine mine de rien... Et Warren DeMartini est revenu à son meilleur niveau, lui qui était une des plus fines lames du Hard Rock dans les années 80. Il s'en donne à coeur joie sur les solos, superbement secondé par Cavazo, grâce auquel on retrouve les duels de la grande époque avec Robbin Crosby (à qui ce nouvel album est évidemment dédié).

A l'arrivée il n'y a rien à jeter sur ce « Infestation »! On pourrait tout au plus leur reprocher quelques détails. Comme le fait que l'album soit globalement un peu linéaire, mais c'est une remarque qu'on pouvait faire aussi à leurs albums de l'âge d'or 84/90! Pareil pour les intros systématiques, quasiment tous les morceaux commencent sur un riff accompagné d'un solo; ce qui était là aussi une trademark de « Detonator »...

Bref, ce qui est sûr c'est que le groupe n'a pris aucun risque et a délibérément enclenché la marche-arrière sur « Infestation ». Mais on n'avait pas eu de pur album de RATT depuis 20 ans, et celui-là est du niveau de leurs meilleurs disques, donc on ne risque pas de bouder notre plaisir!!
A voir d'urgence sur scène (leur seul passage en France date d'il y a... 20 ans!) au Hellfest le 19 juin prochain.

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Rédigé par : Stéphane | 16/20 | Nb de lectures : 14086




Auteur
Commentaire
buru
Membre enregistré
Posté le: 07/06/2010 à 10h42 - (84466)
De la bonne came.



totoro
IP:194.206.254.8
Invité
Posté le: 07/06/2010 à 13h34 - (84470)
Je viens de découvrir le groupe avec cet album, qui est juste excellent!
"Eat me up alive" est une bombe que je m'écoute tous les jours pour avoir la patate...et ça marche!
Belle découverte pour moi, du Hard US super péchu avec de belles parties de guitare et du tube, du tube, du tube!!!

gardian666
Membre enregistré
Posté le: 07/06/2010 à 21h11 - (84484)
Très bon album de hard rock, surtout 11 ans après le précédent. Ce groupe a une sacrée patate et cet album est rempli de tubes (Eat me up Alive, Last Call....)



EvilDevil
IP:76.70.37.135
Invité
Posté le: 08/06/2010 à 00h07 - (84490)
Le vrai RATT est de retour!! L`album que j`espèrais depuis près de 20 ans!! Cavazo rallume la flamme!!! Merci à toi!!

pain
IP:213.44.231.170
Invité
Posté le: 08/06/2010 à 08h59 - (84495)
excellent !! Cà fait plaisir !!

comedian
Invité
Posté le: 08/06/2010 à 10h04 - (84498)
C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe ! Après le retour en fanfare de Motley Crue il y a deux ans avec à mon avis, un de des meilleurs albums de sa discographie (Saints of Los Angeles), c'est au tour de Ratt de nous replonger dans les 80's avec une production moderne et un songwriting qui sent bon la Californie et les blondasses à gros tétés. Excellent !



gridlocke
IP:83.206.236.149
Invité
Posté le: 09/06/2010 à 14h57 - (84558)
sonne bien ce petit disque. je n'étais pas forcément grand fan du groupe. un peu trop clinquant mais 20 ans après, ça se laisse quand même écouter et celui là sonne bien moderne mais avec toujours ces bons riffs et bonnes mélodies.

paion
IP:213.44.231.170
Invité
Posté le: 09/06/2010 à 23h13 - (84573)
Excellentttt

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