Cela commençait à faire longtemps que je n’avais plus de nouvelles de ce collectif finlandais, peut être que les membres du groupe étaient trop occupés avec d’autres projets. C’est donc avec joie que je retrouve Rapture pour ce troisième album.
Première constatation après seulement une écoute, cet album aurait pu sortir trois mois après « Songs for The Withering » tant la démarche artistique est similaire. Ou plutôt similaire à celle de leur modèle et éternelle référence. En effet sur son album précédent Rapture s’était mis en tête de pomper l’héritage musical du « Brave Murder Day » de Katatonia. Le groupe avait déjà commencé le pillage sur son premier disque « Futile » mais peut être de façon plus timide que sur « Songs for the Withering » ou il y allait franco. Riff ultra répétitif mais diablement ensorcelant et mélodique, registre dark emprunt de tristesse, seule la voix beaucoup plus grave chez Rapture et le son, beaucoup plus actuel et puissant qui permet d’entendre la basse, différenciaient les deux groupes.
Ce schéma est donc repris à la lettre sur le morceau d’ouverture « Misery 24/7» pour ne pas trop déstabiliser le fan, c’est même à mon sens le meilleur titre. Sur la suite de l’album, je vous le donne en mille, Rapture introduit de grandes doses de chant clair dans sa musique, mais n’est ce pas là ce qu’avait fait Katatonia sur Discouraged Ones ? Evolution naturelle ou calquage sur celle de sa référence ? Je crois qu’il ne faut pas trop se poser la question, Rapture est sans conteste coupable de pompage. Pour sa défense je dirai simplement que depuis que Katatonia à découvert le rock sombre, il fallait bien quelqu’un pour prendre sa place dans le registre dark métal. A ce niveau, Rapture rempli son rôle à merveille. Le résultat est donc plus que satisfaisant pour celui qui rêve de revivre encore une fois les émotions que l’écoute des albums de la bande à Jonas avaient pu faire naître en lui, la surprise en moins.
La seule « originalité » sur ce disque est en fait la fusion du style de « Brave Murder Day » et de son successeur «Discouraged ones » dans le sens ou sur un même titre on va pouvoir trouver du chant clair et du chant guttural avec toujours en arrière plan des riffs hypnotiques qui reviennent sans cesse. Le chant clair est souvent associé aux passages les plus planants alors que le chant guttural vient ce poser sur les riffs bien gras. « The Past Nightmares» ou encore « silent chrysalis stage » sont les meilleurs exemples de ce mélange rendu ultra efficace par un refrain imparable. Au niveau des guitares le mimétisme avec les riffs de blackheim est flagrant jusque dans le son utilisé, par conséquence on ne peut en nier l’efficacité. La structure des titres est simple mais la mélancolie qui s’en dégage intense, bref vous connaissez la recette et eux aussi. On peut cependant noter une utilisation du synthé plus marquée que chez Katatonia puisque Rapture n’hésite pas a coller des petites parties au piano très métal goth sur certains titres « I am complete ».
Plus les minutes s’écoulent et plus l’impression de déjà entendu se fait ressentir, et pourtant impossible de leur en vouloir ou de décrocher de l’album, le sentiment d’avoir entre les oreilles des morceaux oubliés de Katatonia grande époque est plus fort que tout. J’aime bien ce groupe, le travail est très pro mais je ne peux lui mettre plus car il a volé sa personnalité à un autre.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 13.5/20 | Nb de lectures : 10938