Swervedriver: Le voilà enfin arrivé ce 4e album de Rammstein. Le peu qu'on puisse dire sur cet album avec si peu de recul, c'est qu'il déconcertera sans aucun doute tous les fans du groupe. Il est bien difficile pour un groupe de garder constamment un état de grâce, "Mutter" avait définitivement propulsé le groupe teuton en haut des charts avec des chansons énormes aux arrangements d'orfévres. Le groupe avait réussi le pari de s'imposer en chantant dans sa langue natale. Leur souci de théâtralité en concert en avait séduit plus d'un. Mais voilà, "Mutter" est l'ovni inclassable d'un groupe dans son âge d'or, ce genre d'album qui vous fait péter un câble. C'est quasiment ce qu'il s'est passé, puisque le groupe a subi de gros problémes internes et au bord du split, le groupe s'est accroché à de nouvelles perspectives pour le groupe. Alors n'y allons pas par quatres chemins, cette album est mou et a quelquepart perdu le côté martial d'antan pour quelquechose de plus poli. Cela commençait bien pourtant avec le titre éponyme de l'album qui est somme toute assez "mutterien", qui sonne large grâce à la production, encore une fois, complétement hallucinante de Jakob Hellner. Suite à cela, nous avons "Mein Teil" premier single de l'album, chanson assez angoissante où Till incarne l'ennemi public des allemands, l'anthropophage Armin Meiwes qui organisait des soirées "homo-cannibales" où ils se mangeaient littérallement le zizi ("Mein teil" signifiant ma queue...) et au refrain qui scande "Du bist was du isst" (tu es ce que tu manges). Assez perturbant. Mais aprés ça commence à ne plus trop aller et l'album se perd dans des lenteurs et des passages feutrés où le chant de Till susurre sur des riffs percussives sur guitare acoustiques. Des morceaux pas trés passionnants...Le clou du spectacle est pour moi le titre "Amerika", trés bon, trés fédérateur, qu'il faut prendre avec un certain second degré, le clip est d'ailleurs excellent. La provocation y est trés fine, c'est un tube en puisssance, dés que tu l'entends, tu la chantes...Le morceau d'aprés vous fera tous hurler, il s'appelle "Moskau" et il y a une chanteuse russe (au départ cela devait être Tatu mais ça ne s'est pas fait) avec une des voix les plus irritantes que j'ai jamais entendu avec une sorte de musique disco à l'allemande. Tous aux abris! L'album se finit sur un "Amour" où le groupe se prend pour Leonard Cohen et c'est pas l'extase et un "Ohne dich" mielleux à souhait. Un virage pas facile à négocier, Rammstein a semble-t-il voulu se faire plaisir et jouer des choses plus simples, plus rock. Metallica s'en est pris plein la gueule pour moins que ça! Les moins ouverts d'esprit sont déjà prêts à leur sauter à la gorge mais s'en prendront plein la gueule lorsqu'il s'agira de les voir en concert...
13/20

BozKiller: "Reise, Reise" se pose en successeur du titre "Mutter". Oui, je parle bien du sixième titre de l´album précédant, celui qui surprenait par son tempo, sa tristesse, ses instruments et sa puissance. Quelque part le meilleur titre de cet album. Donc si vous êtes comme moi, vous serez comblés par ce nouvel opus. Sinon je crains que vous n´alliez à l´encontre d´une grosse désillusion. Le Feu, élément pourtant de base pour le groupe a été remisé aux vestiaires cette fois-ci. Ainsi, il n´y a aucun titre rentre dedans, tous sont dans la lignée de "Mutter". Pourtant, que de merveilles d´arrangements, de sonorités (de l´accordéon, des instruments à cordes...), de puissance, et le timbre de Till, toujours aussi unique. C´est ca qui moi me plait sur ce disque.
Maintenant, deux titres lents et mielleux pour clôturer l´album, un "Amerika" et un "Moskau" limite Pop-Metal, absolument aucun riff accrocheur, ca fait quand même beaucoup pour ce groupe culte. On en peut s´empècher de se demander s´il ne sombre pas dans la mièvrerie.
13/20

Loufi: Comme d'habitude avec Rammstein, l'emballage est parfait. Production, publicité, promotion, images, son, mise en place, propagande : tout est parfaitement étudié et millimétré. Pourtant, peut-être pour la première fois, le groupe allemand montre des signes manifestes d'essoufflement. Certains parleront probablement de faiblesse, de fissure dans la grosse machine Rammsteinienne. Exit quasiment tout le côté indus du groupe. Exit le riff unique, preuve d'un morceau efficace. Exit le côté inédit de leur musique. Avec ce "Reise reise", premier album a divaguer et à ne pas se cantonner dans l'organisme humain ("Herzeleid" dans le coeur, "Sehnsucht" dans la tête, "Mutter" dans le ventre), Rammstein fait le minimum syndical avec plus ou moins de réussite. Si j'ai aimé "Mein teil" et son côté vicelard comme autrefois, "Amerika" qui a fini par rentrer dans ma caboche, "Reise reise" qui ressemble à "Mein Herz brennt" ou "Morgenstern" et son bon groove, les autres titres m'ont fait autant d'effet qu'une Tourtel sans bulles. C'est plutôt plat, convenu, limite soporifique par moments et les trois derniers morceaux constituent le sommet de l'ennui. Ce disque est le premier de Rammstein que je n'ai pas envie de remettre après une écoute malgré des qualités d'interprétation et d'arrangements évidentes. Les quelques bons titres auraient fait un maxi de choix mais sur un disque complet, c'est vraiment trop léger. On sent clairement que la foi n'y est plus et que l'inspiration s'est tarie. Ca me fait mal au coeur de faire un tel constat pour un groupe que j'adore depuis des années mais il est notoire que leur public a changé définitivement et qu'ils se destinent maintenant plus aux ados qu'à un public de connaisseurs. A croire que le "Adios", avant-dernier titre de "Mutter" était prémonitoire...
08/20

Sheb: 2004 serait-elle l'année du je-ne-me-foule-pas-trop ? C’est ce qu'on est en droit de se demander après un album d'Amon Amarth bâclé (retour aux sources diront certains) et avec ce Rammstein qui ne m'a pas vraiment convaincu. Il faut dire que tout comme les vikings suédois, nos teutons avaient placé la barre très haut avec leur précèdent opus et qu'il était fort peu probable qu'ils puissent surpasser voire même "seulement" égaler un tel chef-d’œuvre. Après un prometteur "Mein Teil", "Amerika" le second single avait mis un léger doute dans mon esprit. Ce titre, certes taillé pour la scène, mais pas inoubliable une fois gravé dans le vinyle, ou plutôt dans le plastique du CD était bien annonciateur d'une cuvée pas très inspirée pour Rammstein. "Reise reise" est sans conteste leur album le plus faiblard et même si certains titres tels "Reise reise" ou encore "Morgenstern" ne manqueront pas de produire leur effet sur scène et intégreront durablement le répertoire du groupe (si tant est que le mot durable puisse être mis dans la même phrase que le nom de Rammstein), il y a quand même sur cet album un paquet de titres vraiment pas très inspirés et qui ne supportent vraiment pas la comparaison avec ceux de "Mutter" ou même des autres albums du groupe, tel ce "Los" et sa lancinante (énervante ?) guitare acoustique ou encore "Dalai lama" un autre titre du même tonneau ou encore la pelletée de ballades qui finissent l'album comme "Ohne dich" ou encore "Amour" ersatz de "Seeman". Bref au total, un album à rapidement oublier et un groupe sur l'avenir duquel je ne parierai (malheureusement) pas grand chose...
12/20


Rédigé par : Swervedriver + Bozkiller + Loufi + Sheb | 11,5/20 | Nb de lectures : 12844