Glorifiés, déifiés, idolatrés par certains, les Allemands de Rammstein sont également ignorés, jalousés voire carrément haïs par une certaine frange du public. Il est inévitable que le succès assez inattendu des inventeurs du "tanz-metal" ne peut laisser indifférent. Entre une nomination aux MTV awards en 99, une reprise de Depeche Mode, la participation aux B.O. de Lost Highway et Matrix et une série de shows grandiloquents et sold-out, personne n'a pu échapper à la vague Rammstein qui a envahi l'Europe ces trois dernières années. Depuis la sortie de "Sehnsucht" en 1998, le mutisme dans lequel s'est enfoncé le groupe a donné lieu à des rumeurs de split de plus en plus insistantes. Le "Live aus Berlin" sorti plus tard avait donc l'air d'être un testament un peu prématuré. Heureusement, il n'en est rien et ils sont toujours bel et bien vivants, en déplaise aux détracteurs. A l'instar de groupes comme AC/DC ou Fear Factory, il est évident que Rammstein n'est pas un groupe dont un changement soudain de style plairait aux aficionados. Vous pouvez donc conclure que "Mutter" ne contient que du Rammstein pur jus, et c'est cela qui est parfait. Leur facilité à écrire des titres efficaces, simples et entraînants est toujours bien présente. Ils vont droit au but et n'ont pas besoin de chercher des influences à gauche à droite pour s'affirmer. Le titre qui ouvre l'album "Mein Herz brennt" est un joyau qui fait déjà partie des classiques, "Mutter" est une merveille de langueur et de poésie, "Links 2 3 4", "Rein raus" et "Ich will" vous feront sauter sur place de bonheur et "Sonne" est bien parti pour prendre la relève de classiques comme "Du riechst so gut" ou "Wollt ihr das bett in Flamen sehen". Le titre "Rein raus" détaille en profondeur un acte sexuel et son rythme entraînant en fait déjà un hymne à la copulation. Il est certain que le chant en allemand ne plaît pas à tout le monde mais je n'arrive pas à concevoir ce groupe utilisant un autre langage. Les roulements de "R" et l'agressivité naturelle de cette langue sont un territoire idéal pour l'exploration musicale de nos amis berlinois. La production est tout simplement fabuleuse, le son de batterie est cataclysmique, les guitares sont tranchantes, les vocaux envahissants au bon sens du terme, les rythmiques sont en béton et le génie est toujours présent. Seule la basse semble être un peu en retrait mais la force de percussion de la partie rythmique compense largement ce manque. La seule note négative provient des deux derniers titres "Adios" et "Nebel" qui sont plutôt dispensables par rapport au reste. J'enlèverai donc 1/2 point. A noter que la version limitée est composée d'un digipack magnifique et que l'artwork est un des plus beaux faits à ce jour... que demande le peuple ??





Rédigé par : loufi | 9/10 | Nb de lectures : 9298