RAKOTH - Jabberworks (Code666/Adipocere) - 20/10/2001 @ 12h10
Vous avez sans doute déjà remarqué, avant même de commencer à lire, la note maximale figurant au bas de cette chronique, chose pourtant très inhabituelle pour quelqu'un d'aussi difficile que ma petite personne. Autant donc ne pas tourner autour du pot : on tient là un très gros poisson ! Sinon l'album de l'année (quoique...), du moins un événement qui fera date dans l'histoire du métal extrême - pour peu que les bonnes personnes veulent bien se donner la peine d'en faire la promotion même s'il ne sort pas sous un label excessivement influent.
La musique de ce groupe russe (ça ne s'invente pas) défie toute description et il est impossible de la ranger dans un tiroir, tant Rakoth a abouti à un style totalement personnel et absolument génial. On parlera juste de métal pluriel, un véritable challenge pour l'imagination, qui impressionne pourtant par sa cohérence. Chaque pièce de cette mosaïque est unique, et réserve des surprises devant lesquelles on ne cesse de s'enthousiasmer, même après des écoutes répétées.

Qu'il s'agisse des passages s'apparentant à du black, des séquences de riffs plus tranchants contrebalancés par les envolées harmoniques, des errances tristes quasi doomesques, des incursions convaincantes dans le folklore médiéval, la moindre nuance, le moindre décor, le plus petit détail, tout est marqué du sceau de l'excellence, si ce n'est de la perfection. Très rarement à mes oreilles un album se sera autant rapproché de cette notion d'atmosphère, que tout un chacun ressasse à l'envi, souvent abusivement dès qu'un synthé pointe le bout de son nez. Car tout est ambiance chez Rakoth, et c'est cela même qui rend vaine une tentative de capturer une image technique précise de ce qu'est cette musique : elle est illusion, magie, mystère et évidence, feu et glace, violence et douceur, frénésie et mesure, jubilation et détresse, tout en restant diablement accessible au contraire des puzzles expérimentaux indigestes dont nous abreuve toute cette nouvelle génération pseudo-avant-gardiste dans son souci d'originalité à tout prix...

N'a-t-on en effet pas l'impression de se retrouver au beau milieu d'une taverne rurale au Moyen-Âge dans "Return of the Nameless", n'est-on pas entraîné par "Dying Realm" dans une procession mortuaire au son de trompettes pétrifiantes de lyrisme, n'est-ce pas le son lointain d'une bataille qui fait rage au coeur de "Insurgent One alors que la mélodie épique d'une flûte appelle au soulèvement... Que dire encore de la chanson d'anthologie "Brightless" et de ses violons virevoltants qui repoussent les limites de ce qu'on avait fait jusque-là en matière d'orchestrations mêlées à des guitares métal. Ah oui, vous comprendrez peut-être mieux mon emballement si vous savez que Rakoth a eu recours à un authentique orchestre et que tous les instruments cités sont réels, ce qui, vous en conviendrez, le fait carrément mieux qu'une reproduction approximative au synthé (au fait il paraît que Dimmu Borgir a aussi utilisé un orchestre sur son dernier album... à part en intro, vous l'avez entendu vous ???).

Dans tout ça j'ai presque oublié de parler des vocaux, qui valent pourtant aussi leur pesant d'or. Si les différents types de chants agressifs sont somme toute assez classiques (mais concluants), le chant clair, très caractéristique, donne une certaine idée de l'anéantissement moral. Et puis comment ne pas mentionner le morceau final "Der Jammerwoch", qui donne lieu à un pur délire façon jazz et offre un éventail écrasant du potentiel à venir de ces musiciens de génie. Car quand on sait que la plupart des titres de l'album ont été écrits en 97 et 98 (sauf les merveilleux "Brightless" et "Der Jammerwoch" justement), il y a de quoi espérer une nouvelle méga claque pour très bientôt, une claque à plus grande échelle puisque le groupe vient de signer chez Earache - vous croyez qu'ils embaucheraient des losers ?




Rédigé par : Uriel | 10/10 | Nb de lectures : 7510




Auteur
Commentaire
ferater
Invité
Posté le: 21/10/2001 à 01h39 - (198)
RAKOTH rules! check out also their first album PLANESHIFT on code666 records.

Solarfall
Invité
Posté le: 22/09/2002 à 18h38 - (1133)
J'ai téléchargé le morceau dispo sur MP3.com, et c'est carrément génial !!!

Uriel
Invité
Posté le: 23/09/2002 à 18h49 - (1134)
Pourquoi, tu en doutais, mon chou? ;-)

solarfall
Invité
Posté le: 23/09/2002 à 22h05 - (1135)
LOL ! Bin... non mais bon, par exemple je sais que tu encenses In the woods, et pour l'instant j'accroche pas du tout (au premier en tout cas).
Bon, c'est bon pour ce Jabberworks, il est commandé ! J'ai pas tenu longtemps ! :o)
J'ai vraiment hate d'entendre le tout... et le 1er album, tu l'as écouté ? Il donne quoi ?

Uriel
Invité
Posté le: 27/09/2002 à 17h59 - (1155)
Tu peux te représenter "Planeshift" comme la préhistoire de "Jabberworks", même si dire cela peut paraître exagérément négatif. Les morceaux sont déjà très variés et bourrés d'idées sublimes. Seulement c'est au niveau de la réalisation que le premier album rate le coche, avec un son trop sec et pas très équilibré, notamment les synthés bouffent le morceau (le son de flute est insupportable, ce qui est très dommage car les parties de flute sont excellentes), et la boîte à rythmes encore réglée d'une manière minimale. Ceci étant si tu craques vraiment sur "Jabberworks", "Planeshift" a largement sa place sur tes étagères!

Vinceroom7
Invité
Posté le: 02/01/2004 à 12h31 - (6618)
Yep, un très bon album, très complexe et varié... c'est un temps déroutant, mais une fois le cap franchi, on passe un très bon moment !

Silenius
Membre enregistré
Posté le: 06/11/2004 à 14h25 - (11431)
Un véritable miracle musical.Epique et sensible.Subjugant petit joyau qui chez moi remplace Mr Viagra pour énerver l'ami Popaul.J'ai trouvé la plus addictive des drogues,mon chemin de croix se termine enfin:)




Devin
Membre enregistré
Posté le: 05/05/2005 à 00h47 - (15421)
Un album parfait, une leçon de creativité et de composition.Dommage que le groupe se la joue silence radio (ou qu'il soit vraiment au point mort)




chocorem
Membre enregistré
Posté le: 23/10/2007 à 13h03 - (48470)
Album tout a fait atypique que je viens de découvrir au hasard d'un achat en occaz. Très bon !



Hraesvelg
Membre enregistré
Posté le: 07/03/2008 à 15h21 - (53754)
Nom d'un chien !!! au début de la première écoute je songeais avoir été eu par l'une de ces chroniques exagérément élogieuses ... jusqu'à ce que l'album parte franchement en vrille et que me retrouve à siffloter les quelques airs de trompette qui parsément l'album.

Inattendu et adictif.



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