RAJNA n’est pas un groupe de métal. Son affiliation à nos pages est due uniquement à leur label : le désormais culte Holy Records. Depuis une dizaine d’années, le groupe nous distille ses mélodies venues d’un autre monde, son Orientalisme musical.

Après deux précédentes œuvres très abouties, « Black Tears » et « Otherwize », le duo français nous propose un septième album (déjà !), « Duality ». Une véritable invitation au rêve et aux voyages. Ici, du calme, de grands espaces et un parfum d’encens.

Dès les premières notes, vous penserez immanquablement à DEAD CAN DANCE. Et il est impossible de ne pas y penser car tout au long de cet excellent opus, les ambiances, l’instrumentation et même la voix nous rappelle DCD. Loin d’être une pâle copie, comme il est possible d’en croiser, RAJNA nous propose des ambiances et des ornements qui lui sont propres et parfaitement reconnaissables.
La liste des instruments utilisés pourrait servir de base à un poème de Baudelaire. Mille sonorités entre Orient et Occident : luth, derbouk, bendir, saz, doudouk, kanoun... et bien sûr, guitare, batterie, samples... Un véritable laboratoire du son où des harmonies et des timbres venus d’ailleurs se marient, se mêlent, papillonnent.

« Duality » est avant tout une aventure humaine. Il s’agit de la rencontre entre le duo et d’autres musiciens et chanteurs, rencontrés sur la route ou à des concerts de DEAD CAN DANCE... Des musiciens de tous horizons, une richesse incroyable. Pour un résultat suave et enchanteur.
Cet album décrit des paysages qu’un rêveur attentif aurait noté, des montagnes bleues, des déserts de lumière, des cieux vastes et sincères, des étoiles brillantes et pures, des joies, des peines, l’ombre et la lumière.

Visuellement, il reste quelques efforts à faire. L’artwork se situe dans le juste milieu de ce à quoi nous a habitué Holy Records. Le collage est assez hétéroclite. Par contre les textes sont assurément mis en avant. Mais un manque d’unité érode les dunes élevées par la musique.

Malgré cette ombre au tableau, plus que jamais, le duo RAJNA nous confirme son talent de conteur, d’explorateur des émotions et des atmosphères. L’ombre de DCD plane encore sur la musique des Français, mais de nombreux titres portent la marque RAJNA sans l’ombre d’un seul doute.


Rédigé par : Matthieu | 14/20 | Nb de lectures : 10824