Quasiment 2 ans pile poil après un "Carved in Stone" qui marquait le retour d'un Rage en pleine forme (après le moyen "Speak of the Dead"), ces increvables Allemands nous reviennent -accrochez-vous bien- avec leur 18ème album studio ! Rassurez-vous le groupe n'a en aucun cas changé sa (très) bonne formule, et son heavy est toujours aussi atypique et coriace. Le line-up n'a pas bougé non plus, et si "Strings to a Web" est aussi bon (voire meilleur) que "Carved in Stone", il n'est pas une simple redite de cet album. "Strings to a Web" est un album plutôt bien rempli, composé de pas moins de 14 titres, pour une durée avoisinant les 55 minutes. On pouvait craindre que cet album soit un peu trop fourre-tout, et contienne autant de bons titres que de mauvais, eh bien non, il a bien tourné du début à la (presque) fin. Le début de l'album est déjà bien bon et les 3 premiers titres mettent en confiance l'auditeur, par leur côté familier, que ce soit le catchy "Edge of Darkness", qui ouvre sur une note un peu fo-folle l'album, suivi du plus power/thrash "Hunter and Prey", qui perd un peu de son éclat sur un refrain assez fade, ou encore le premier single de l'album, l'entraînant "Into the Light", et son refrain un peu commercial, mais diablement efficace.

Après un "The Beggar's Last Dime", lui aussi bien marquant, qui reprend un peu la formule du précédent titre, (en moins réussi évidemment), le groupe propose un peu de nouveauté avec la pièce "Empty Hollow", considéré comme une pièce de 16 minutes, mais découpé en 5 parties assez différentes les unes des autres. La première, qui porte le nom de l'ensemble de ce titre est très certainement le meilleur morceau de l'album, voire de Rage depuis pas mal d'années. Les raisons ? Elles sont multiples. D'abord, cette intro orchestrale qui nous plonge dans une ambiance des plus menaçantes, avant d'être éclipsé par un énorme riff de heavy, qui nous assassine littéralement. Et c'est là que ça devient intéressant, car on comprend tout de suite que le groupe a fait appel à un orchestre (le fameux Lingua Mortis Orchestra bien sûr, lequel collabore avec Rage depuis de nombreuses années déjà). Et une fois de plus, le travail est remarquable, j'en frissonne rien que d'y repenser, à ces multiples interventions de grande classe qui s'associent de la plus belles des manières au heavy rugueux de Rage. Et bon sang, ce refrain, gonflé par de merveilleux chœurs, quel moment ultime. Difficile de ne pas aimer ce morceau tant il me semble proche de la perfection. La suite est d'autant plus difficile à apprécier, mais le groupe ne tombe pas pour autant dans la facilité, avec le quelque peu ambitieux "Strings to a Web" qui donne son nom à l'album: du piano en fond sonore, façon saloon de Far-West, ainsi que par moment de gros riffs bien lourds ou à l'opposé des plans harmonieux qui montrent que Victor Smolski est un guitariste extrêmement talentueux (faut-il le rappeler ?). Suit "Fatal Grace" (3ème partie de la pièce "Empty Hollow"), un interlude piano/guitare plaisant, qui nous permet de respirer un peu, avant un autre temps calme, l'original "Connected", le genre de morceau que Rage compose très rarement, et qui peut paraître un peu osé. Ici les tempos rapides et riffs de tueurs sont mis de côté, pour laisser la place à un metal atmosphérique, où la prestation vocale de Peavy Wagner prouve que le bonhomme n'a rien perdu de ses superbes envolées vocales, contrairement à certains... Le bloc de 16 minutes se conclut sur la "reprise" du morceau principal, durant à peine 2 minutes, mais qui nous permet quand même de nous reprendre une dernière fois ce magnifique refrain en pleine tronche !

La fin de l'album s'écoute ma foi relativement bien, même si "Saviour of the Dead" peut paraître un peu lourd (quel riff de bûcheron tout de même !), et il est quelque peu sauvé par un refrain "bombastic", c'est-à-dire bourré de chœurs et qui tape en plein dans le mille. "Hellgirl" détend l'atmosphère, et son sujet est d'autant plus léger qu'il traite de la fille du batteur qui a vu le jour il y a peu (c'est d'ailleurs elle qu'on entend au début du morceau). Avec "Purified", on en prend pour son grade, le genre de morceau qui vous scotche à votre siège, tant il est explosif, et vogue plus du côté du thrash. La fin de l'album approche, et "Through Ages" surprend aussi l'auditeur, ce titre de tout juste 2 minutes fait office "d'interlude/ballade", un peu comme le titre "Connected" un peu plus tôt dans l'album. La dernière rafale se nomme "Tomorrow Never Comes" et elle conclut sur une note assez délire cet album. En conclusion, je dirais que nous avons une nouvelle fois un bon album de Rage sous la main, un groupe que je respecte pour avoir à peu près toujours fait de bonnes choses, depuis tant d'années, et qui continue contre vents et marées, à faire des albums tout à fait honnêtes. Chapeau messieurs les musiciens !




Rédigé par : gardian666 | 14/20 | Nb de lectures : 12317