Radwaste... tiens ça serait pas les petits frères de Municipal Waste ? Après tout, il y a un terme commun entre les deux, pourrait bien y avoir un lien... Non ? Eh bah non en fait. Pas trop. Présentation oblige, Radwaste nous vient de Suisse et propose son premier album éponyme: au programme un heavy/thrash groovy et rock, qui mélange une pincée de Megadeth, avec une louchée de Nevermore et quelques embryons de la scène core/groovy américaine (j'avoue ne pas trop connaître cette scène pour employer les termes exacts et parler des groupes adéquats). D'ailleurs c'est pas vraiment ce qu'il y a écrit sur la bio du groupe, qui présente Radwaste comme un mélange de thrash bay aera avec des influences heavy... OK pour la seconde influence, mais pour ce qui est du thrash (à la Exodus dixit la bio), je crois qu'il y a erreur sur la marchandise...

Atteignant presque l'heure de jeu, ce premier album offre une bonne palette du style pratiqué par Radwaste: entre thrash metal «moderne» et parties plus heavy, une bonne pointe de groove s'immisce au milieu. La voix de Daniel Jerosch varie, elle aussi, pas mal : parfois assez sombre, elle peut passer à des intonations beaucoup plus mélodiques et pop. Son timbre n'est d'ailleurs pas sans rappeler sur certains passages la mouvance gothique/rock (on pense par moments à Ville Laihala, l'ex-Sentenced), résultant un côté plus «léché» et «moderne» aux compos du groupe. Mais voilà, le risque est là, en mélangeant diverses influences, on a beaucoup plus de chance de se casser la gueule: cet album est certes très diversifié, comme l'atteste par exemple ce «Retribution» panteresque qui montre un Radwaste plus percutant sur tout les plans et groovy, faisant suite à un «Fade with Light» plus heavy, qui et pour le coup et c'est même pas fait exprès, sonne «fade» et peu savoureux. Musicalement, ce titre résume bien l'album: c'est pas mauvais en soi, mais ça manque terriblement d'accroche et de percussion à une ou deux exceptions: les parties de batterie ne sont, par exemple, pas très lumineuses: la double pédale est souvent utilisée de la même manière, en «harmonie» avec la caisse claire, et après 3 morceaux, on capte vite le jeu du batteur. C'en est flagrant par exemple sur «Bother You» qui est rythmé au coup près de manière identique aux deux premiers titres de l'album.
Autre passage qui résume bien la déception que m'a procuré l'écoute de cet album; le morceau «Hide and Seek»: intro en tapping bien sentie qui laisse planer une ambiance pesante; d'un coup on entend qu'un gros riff bien méchant se prépare à éclater, on se dit, ça y est gros morceau en prévision, et là c'est la débandade totale: ça part sur un vieux riff mélodique, tempo poussif, les vocaux alternent voix mielleuse et des parties plus hachées, à la limite du rap. Le rendu devient donc risible, surtout en comparaison de l'introduction qui était prometteuse...

Alors, oui certains morceaux sont remuants, oui, certains soli sont hallucinants (le point fort de ce skeud est sans aucun doute la qualité des riffs et des soli), comme ceux ultraspeeds de «Live Fast», qui tiennent sans problème la comparaison avec les soli de Children of Bodom ! Mais pour le reste on s'ennuie: chant souvent en désaccord avec la musique et qui varie (trop) souvent, rythmiques faiblardes, un melting-pot musical qui se digère par moments difficilement, il y a encore une marge de progression pour que le groupe me laisse une bonne impression.




Rédigé par : gardian666 | 11/20 | Nb de lectures : 11646