Amis des étiquettes bonsoir ! Vous connaissez le post hardcore et le deathcore ? Avec Quintessence Of Versatility (QoV), voici venu le temps du post-deathcore. Derrière cette étiquette incongrue et barbare se cache un groupe de St Nazaire pratiquant un deathcore couillu et brutal. Oubliez les clichés ricains sur le deathcore ! Exit les breaks minables, les voix grenouilles, les mosh parts molles et les plans aussi prévisibles qu’un épisode des Power Rangers, QoV vous propose SA version du deathcore.

Le premier EP du combo nazairien ne s’aborde pas comme un album de Cannibal Corpse ou Vomitory. Complexe, dotée d’une réelle personnalité et aux structures alambiquées, l’œuvre ne s’apprivoise pas directement. Les 8 titres qui composent ce EP sont un mélange de deathcore, de post hardcore et de mathcore.
Alternant sans complexe les grosses mosh parts de batards, les accélérations fugaces et les plans Doliprane, QoV pratique donc un metal plutôt hybride dont la consistance risque d’en surprendre plus d’un.

Après une intro mosh partée à fond, « Hypocrisy » déboule dans les oreilles. Si le deathcore « made in USA » fait bien rigoler, celui pratiqué par les Nazairiens n’a clairement rien à voir. Le deathcore US est ultra formaté, pauvre et dénué de tout intérêt (pour les sorties récentes). Chez QoV, le deathcore prend son terme premier à savoir « un peu fou ». Néanmoins, la base deathcore reste présente notamment dans l’avalanche de plans sauvages lents et de mosh parts mais le groupe a eu l’idée d’incorporer des éléments mathcore, donc bordéliques.
Entre les plans furieux, les structures non conventionnelles et les breaks incessants, les titres qui déferlent durant l’écoute demandent du temps avant de les comprendre et les analyser complètement. « Hypocrisy » et « Alienation Through Information » sont les titres qui essuient ce constat de plein fouet. Intenses, brutaux, variés dans leur structure et surprenants par moments, ces morceaux demeurent le parfait exemple des propos cités ci-dessus.
Quant à « Never Forgive, Never Forget », l’intro semble tout droit puisée d’un disque de mathcore.

Cependant, en termes de défauts, on peut citer la production qui ne fait pas du tout honneur au groupe. Trop brute et compacte, elle gâche un peu le disque notamment lors des passages death qui donnent un côté brouillon au EP. D’ailleurs, le côté fouillis est présent en quasi permanence et certains plans sont gâchés par ce son qui ne permet de mettre totalement en valeur le côté furieux du groupe. De plus, les riffs sont un peu perdus dans ce torrent de graves et de triggage.
On peut également citer des titres un peu bordéliques aux structures parfois parachutées. Si certaines sont cohérentes certaines semblent tomber comme un cheveu sur la soupe (la mosh part de milieu de morceau de « Never Forgive, Never Forget », le ralentissement de « Agoraphobic Part Of Human Being »)…

Au final, QoV apporte sa vision du deathcore au monde et elle risque de bousculer les idées reçues. Furieux, racé et chaotique, ce premier EP éponyme pourrait donner naissance à un bon disque à l’avenir, le temps de bien faire mûrir les compositions et d’offrir une prod plus pro.


Rédigé par : Vision of Beuh | 6.5/10 | Nb de lectures : 10661