Dans le genre fugace, ils ont fait plutôt fort les p’tits gars de QUILLS vu que ce tout premier jet discographique est probablement ce que j’ai entendu de plus concis ces dernières semaines. Imaginez plutôt, ce mini CD éponyme, véritable carte de visite de ce nouveau groupe du Maryland nous balance à la face huit morceaux pour une durée totale qui dépasse de justesse les 7 minutes. A tel point qu’on se demande brièvement si cet enregistrement n’aurait pas eu d’avantage sa place sur un EP que sur un CD.

Oui, je dis bien « brièvement » car malgré son chrono de précoce, les quelques minutes de ce tout petit CD sont riches en émotions et suffisantes pour se faire une idée très précise du leitmotiv de ses protagonistes qu’on qualifiera pour le moins de véritables furieux.

Mais à bien y regarder de plus près et en fouinant sur le net, on découvre des choses très intéressantes sur QUILLS. Si le groupe a cherché, dans un premier temps, à brouiller les pistes et restant vague sur l’identité de ses membres, il s’est visiblement ravisé par la suite en jouant carte sur table sur sa page myspace.

QUILLS est en fait un projet qui regroupe des personnages plus ou moins connus de la scène du Maryland. Ainsi, on retrouve Jason Netherton (MISERY INDEX) à la basse, Danny Porter aux guitares, l’ex-batteur de de SWARM OF THE LOTUS et, au chant, un certain Evan connu pour être l’un des organisateurs du Maryland Death Fest. Une brochette sacrement copieuse qui nous déverse sur ce mini disque un concentré de furie, une décharge vitriolée, une éruption de décibels qui défonce tout sur son passage.

Alliant des influences grind, crust, punk, hardcore de même qu’un certain penchant pour les plans bien déjantés, QUILLS nous taille ici huit titres jouissifs qui pourraient donner le gourdin à un eunuque. Sur des blasts soutenus et possédés par une hargne hors norme, viennent se greffer des plans de guitares survoltés, une basse dotée d’un son monstrueusement abrasif, à vous écorcher les oreilles et le chant hardcore d’Evan souvent proche de la rupture. En l’espace de ces quelques minutes, QUILLS parvient à communiquer un message d’un intensité stupéfiante portée à bout de baguettes par un batteur titanesque.

Il est vrai que 7 minutes, c’est bien court et on reste cruellement sur sa faim dès les dernières notes plantées. De même, on se demande un peu si QUILLS arriverait à une performance égale sur un disque à la durée plus consistante. La seule solution qui s’impose d’elle-même consiste à ré-écouter encore et encore cet éphémère condensé frénétique. Si l’occiput vous démange à l’énoncé de noms tels NAPALM DEATH, TERRORIZER ou PHOBIA, il se pourrait fort bien que QUILLS soit calibré pour vous dévisser la tête.

Mais comme une écoute dans les règles est toujours plus explicite qu’une page de termes élogieux, je ne saurais que trop vous conseiller de vous ruer sur le lien ci-dessous pour vous transfuser d’urgence les deux pistes disponibles…

Allez, un dernier adjectif pour la route : stupéfiant !!!


Rédigé par : Tonton | 8,5/10 | Nb de lectures : 11726