Après une longue absence de 6 ans (et l’excellent « Age of the wicked ») les new-yorkais font leur grand retour avec seulement leur 4ème album en 20 ans de carrière. Celle-ci depuis la formation du groupe en 1990 a été jalonnée de hauts et de bas, de démos et d'albums splits, ainsi que d’un long break entre 1997 et leur retour sur disque en 2007, ceci expliquant sans doute la faible notoriété du groupe aux Etats-Unis et en Europe, il suffit de voir l’affluence microscopique ramenée au Glaz’art le 3 mars dernier pour s’en apercevoir.

Il est à noter que des changements de line-up longs comme le bras dignes d’Aborted, Malevolent Creation ou Disgorge… ne les ont pas aidé non plus, et c'est encore le cas ce coup-ci puisque le quartet a été fortement remanié car la moitié du groupe n'est plus là, bye-bye Lee Cozens et Justin Di Pinto, remplacés par Shaun Kennedy (qui n'a pas joué une note de basse du disque puisqu'il est devenu un membre officiel du combo juste après l'enregistrement) et Doug Bohn (ex-Suffocation), à la batterie. A noter également qu'on trouve aux baguettes pour 4 morceaux le titanesque Dave Culross (actuel Suffocation, et ex Malevolent Creation), bref derrière les fûts ça ne rigole pas.

Toujours produit par le guitariste Chris Basile (et seul membre originel encore présent dans l'aventure) on retrouve ce son très old-school et deathcore tel qu'il se pratiquait dans les années 90, à la fois direct et sans artifices et c'est parti pour 30 minutes à cheval entre Suffocation et Hatebreed, agrémenté d'une production puissante et naturelle et où tous les instruments trouvent leur place.

D'entrée on voit que le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule, alternant toujours les morceaux bien brutaux très death : l'énorme titre d'ouverture "The pendulum" ultra-brutal, "Death wish" et "Infliction" dont l'introduction très hardcore amène de suite l'envie de bouger la tête frénétiquement, "Cryptic Summoning" et "Wheel of impunity" assez longs sont totalement réussis dans l'accroche et la construction, enfin "The feast" est parfait pour terminer sur une excellente note et secouer une dernière fois la tête.

D'autre part on a droit à une autre partie très lourde et hardcore composée de morceaux plus lents et aussi plus courts ; "Cocoon of shame" et ses 2,25 minutes, "The minion", "Panzer tank lobotomy" qui nous lobotomise le cerveau pendant seulement 2,15 minutes excellentes mais bien courtes, enfin ceci est complété par "Born of a jackal" qui nous offre du Pyrexia pur-jus, sans surprise mais toujours aussi efficace.

Les deux compères s'éclatent derrière leur kit de batterie, chacun dans leur style abat un boulot phénoménal et on reconnait la "patte" de chacun d'entre d'eux, celle de Doug Bohn pour les passages lents et techniques, et Dave Culross pour les parties rapides avec ses roulements et son jeu au pied si reconnaissable et varié.

Le jeu de Chris Basile est toujours aussi agréable et varié quand au chant d'Erik Shute (pour moi un frontman bien trop mésestimé) il est incroyablement prenant, pénétrant et varié et permet justement d'aérer le jeu du groupe et de modifier les styles à leur convenance.

Bref un excellent album, varié et agréable, qui j'espère permettra enfin au groupe d'avoir une visibilité et une reconnaissance meilleure dans l'underground dont il n'est jamais sorti.


Rédigé par : GabinEastwood | 15,5/20 | Nb de lectures : 12959