Qui se souvient aujourd’hui que PYREXIA, dans le début des années 90, marchait aux côtés de GORGUTS dans les traces toutes fraîches de SUFFOCATION, et faisait partie des précurseurs d’un genre musical nouveau : le Brutal Death ?
« Sermon of Mockery » est en effet l’un des albums fondateurs de la scène new-yorkaise et reste par ailleurs l’album le plus réussi de PYREXIA.
Si SUFFOCATION est parvenu au statut de légende du Death Metal, si GORGUTS a fait évoluer sa musique vers une complexité quasi mythique, il faut bien avouer que PYREXIA n’a pas vraiment su concrétiser ses débuts prometteurs. La faute à une orientation musicale devenue plus Core ? À de perpétuels changements de line up ? Possible…
C’est donc après une longue traversée du désert durant laquelle PYREXIA est devenu CATASTROPHIC (no comment) aux côtés de Trevor Peres, et où Guy Marchais est lui parti succéder à Doug Cerrito au sein de SUFFOCATION, que le groupe où plutôt Chris Basile et 4 nouveaux membres revient enfin (en faim ?) après une signature chez Unique Leader.

Quid de la musique ?
« Age of the Wicked » marque une nouvelle évolution du groupe. Les tempos ultra rapides et les blasts exercent un pilonnage incessant : PYREXIA pratique un Brutal Death énergique et rageur, comme si des années de frustration musicale se déversaient subitement. Le son à la fois brut (comme cette batterie très mate) et très travaillé (oserais-je dire beaucoup trop à l’écoute de ce son « lead » qui est pour moi l’un des plus atrocement nasillard que j’aie jamais entendu) semble tout droit sorti du Morrisound et de l’age d’or du Brutal Death. De nombreux passages évoquent d’ailleurs un retour aux sources qui ne se fait pourtant jamais réellement. Une pesanteur, des ambiances et un certain groove semblent issus des débuts du groupe, mais la rage, le chant parfois hurlé et saccadé d’Eric Shute voire les breakdowns qui ruent dans les brancards rappellent aussi leur passé plus DeathCore. Et si « Age of the Wicked » ne brille pas vraiment par son originalité, restent néanmoins les qualités d’écriture d’Eric Basile qui nous assène des riffs entraînants, couillus et plus énergiques qu’une tasse d’ovomaltine.

PYREXIA semble tirer le meilleur de son passé pour évoluer vers une musique plus personnelle, mais on peut se demander si « Age of the Wicked » n’arrive pas un peu trop tard dans la discographie du groupe? Difficile pour ce disque de se démarquer de la masse aujourd’hui, et si PYREXIA renaît tel un phénix, il serait dommage d’assister seulement à la combustion spontanée d’un groupe sur le retour. « Age of the Wicked » a replacé PYREXIA dans les rails, on peut en attendre encore plus d’un groupe qui fut aussi talentueux.



Rédigé par : La Myxine | 14,5/20 | Nb de lectures : 11394