Non, je n’en ai rien à foutre ni des guéguerres intestines de la scène madrilène (AVULSED méchants, HAEMORRHAGE gentils, gna gna) ni de la saturation, certes compréhensible, du public face à ce que le 67ème disque de l’année signé Rogga Johansson. Non, je m’en tamponne le coquillard avec une porte-fenêtre parce que primo ce ‘Macabre Kingdom’ couronne une attente interminable de quatre ans et parce que secundo, Dave Rotten au chant (aka la gorge la plus ramonée d’Europe) désolé mais cela envoie toujours le pâté.

Donc oui, ‘Macabre Kingdom’ succède donc à un ‘Morphed from Deadbreath’ sorti en 2008 que j’adore toujours sans aucune modération. Mais que voulez-vous, une collaboration entre deux de mes musiciens préférés de la scène européenne visant à rendre hommage non seulement à ROTTREVOTRE mais aussi à un son death metal typé début 90’s très particulier et accordé ultra-grave ne pouvait que faire chavirer mon petit cœur d’éternel romantique. Et effectivement, même si le résultat tenait plus de l’exercice de style qu’autre chose, cela défonçait quand même grave le cochon mort.

Quatre ans plus tard, rebelote avec comme seul petit changement l’arrivée du norvégien Brynjar Helgetun au poste de batteur, indécrottable compagnon de jeu de Johansson depuis désormais deux ans environ. Euh… En fait, non je reformule : même si les fans comme moi reconnaîtront instantanément la ‘patte’ de Monsieur qui a signé ici toutes les paroles et la musique – vous savez, ce côté GRAVE-rencontrant-MASSACRE-dans-une-boîte-à-‘touze – accrochez à vos baskets les aminches car cela pulse nettement plus. Car oui, si ‘Morphed’ jouait avant tout sur la lourdeur et son groove d’hippopotame zombie, son successeur est nettement plus rapide. Donc même si l’on retient plus un feeling général que l’un de ces huit titres en particulier, le résultat est toujours aussi brutal mais disons, d’une autre façon. C’est aussi moins ‘copier/coller’ et typé old-school, quitte à éventuellement attirer ceux. Et notamment nos amis les black-métalleux, qui ont été attiré par le côté vénéneux d’un DEAD CONGREGATION par exemple et qui apprécieront peut-être les discrètes nappes de claviers morbides que l’on retrouve parfois sous un déluge de blasts. Mais pour moi, la cerise sur le gâteau reste le chant de Rotten (sans effet comme toujours et comme stipulé dans le livret !). Abyssal, extrême et pourtant, d’une certaine façon, bien articulé (je me comprends), c’est bien lui qui permet au tout de garder ses deux pieds dans ses égouts poisseux dont il ne voudra jamais sortir.

Attention par contre, underground jusqu’au bout, Rotten a décidé pour l’instant de ne sortir le tout qu’en vinyl (faut dire qu'une pochette pareil en format LP, cela tape!). Même si une édition CD devrait suivre plus tard dans l’année, a priori en tous cas.. Pour dire, il est même allé jusqu'à refuser de distribuer des copies à la presse. Pour info, cette chronique a été d’ailleurs écrite d’une traite après réception de mon exemplaire acheté comme tout le monde via le mail-order d’EXTREEM MUSIC. Mais merdum, croyez-moi que je ne l’ai pas regretté une seule seconde. Et puis les projets de l’acabit d’un PUTREVORE, cela se soutient par tous les moyens possibles et puis c’est tout.


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 16/20 | Nb de lectures : 13188