La voilà la petite perle britannique récupérée comme il se doit par le petit monde progressif. Car PRR ne serait pas – conditionnel de rigueur - à proprement parler un groupe de rock prog. La preuve ? Il a été signé à l’origine en 2006 par Sony Music/BMG avant de figurer au catalogue d’Insideout pour une distribution plus ciblée. Bon, avouons que cette démonstration n’est pas des plus convaincantes. Mais quand même, le nombre de formations se réclamant ouvertement progressives et signées d’emblée par les gros labels est plutôt rare. Par contre, l’inverse se vérifie plus souvent quand le succès est au rendez-vous, appât du gain oblige. CQFD !

Quoi qu’il en soit, PRR affiche clairement ses influences progressives dont Pink Floyd serait la pierre angulaire. Vous allez dire : « encore un qui va nous décliner un énième trip psychédélique. » Oui, mais The Dark Third n’est pas la copie revisitée de Dark Side Of The Moon ou de Wish You Were Here. L’album mélange le rock prog, le néo prog, la pop, le folk, le métal, l’ambiant rock, bref un melting pot qui peut fédérer tout un tas de mélomanes curieux, blasés, ouverts quoi. Citons des références à des groupes comme Fleetwood Mac, le Genesis de 76, les Beach Boys, Curved Air, Porcupine Tree, E.L.O, le Marillion d’Hogarth, Rush et bien d’autres.

Si la filiation avec leurs compatriotes de Khoma ou d’Oceansize est aussi palpable, le propos se veut plus léger et symphonique que ces 2 formations plus franchement métal. L’accent étant mis assez ostensiblement sur des voix et des chœurs mixtes aériens – 6 au total dont la bassiste - tout autant qu’à des solos (3 guitaristes !!!) dans la pure tradition des Gilmour, Wilson ou Rothery. Guitares qui s’avèrent souvent dynamiques dans les riffs ou plus travaillées en duo avec des nappes ou des arpèges de claviers. Notons également la présence d’un violon qui ajoute la touche mélancolique à l’ensemble.

La version kronikée ici n’est malheureusement pas celle double CD disponible dans le commerce. Je ne pourrai donc pas vous parler des 6 titres supplémentaires qu’elle offre. Mais devant la qualité des 9 présentes sur celle dont je vous parle, n’hésitez pas une seconde à vous procurer la version bonus d’autant que le prix n’est pas prohibitif.

The Dark Third conceptualise la partie – en fait le tiers de notre vie – que nous passons à dormir et qui est peuplée de rêves de toutes sortes. Des rêves que vous pourrez aisément matérialiser à l’écoute de ce très réussi 1er album (après 3 démos).


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 12855