Très loin du power metal bodybuildé de BRAINSTORM, son ancien chanteur Marcus Juergens évolue avec PUMP depuis maintenant deux albums dans un heavy rock posé et pépère, où les murs de guitares et les rafales de double ont laissé la place à une basse ronronnante et des riffs hard rock/blues directement importés des années 70/80.

Bien que soutenu par un son puissant, « Breakdown To Breakthrough » est malheureusement molasson faute de refrains entraînants et à cause d’une trop grande rigidité dans l’exécution. « Headstrong » est à ce titre bien représentative du problème, car elle a tout de l’hymne live avec son riff d’intro immédiatement mémorisable, couplé comme celui de « Raining Blood » (SLAYER) à des coups de toms qui reviennent, seuls, vers la fin du titre. Une construction classique qui fait presque entendre la clameur du public et devrait mettre le feu, mais quatre minutes passent, le titre suivant part et il ne s’est rien passé. La motivation et le talent des musiciens ne sont pas à remettre en cause, c’est juste qu’ils ne se lâchent pas assez et que dans un registre très proche de celui de SCORPIONS époque « Savage Amusement » ou « Crazy World » le manque de feeling est évident, donnant à l’album un aspect clinique et froid alors qu’il devrait être tout l’inverse.

Ceci étant dit, on tapera facilement du pied sur les énergiques « Blood On The Blade », très SAXON dans l’esprit, et « Bulletride » dont le refrain rappelle W.A.S.P. et les “Bye Bye Bye Ballcrusher” de « Ballcrusher » (« The Last Command »). On appréciera également les références à DEEP PURPLE (« Save Me ») et AC/DC pour le côté binaire et l’ossature des chansons qui reposent en grande partie sur des lignes de basse chaudes et solides, ainsi que les solos de guitares, bourrés de feeling eux.

PUMP veut jouer du heavy rock traditionnel avec une prod actuelle et ils ont trouvé en Tommy Newton (VICTORY, HELLOWEEN, ARK, CRYSTAL BALL) un producteur partageant leurs goûts musicaux (il a co-écrit deux titres, « Save Me » et « Alright now ») capable également de leur concocter un son tout ce qu’il y a de moderne, mais j’aurais préféré quelque chose de plus cru et spontané qui aurait peut-être atténué cette rigidité qui handicape l’album.


Rédigé par : Dungorpat | 11/20 | Nb de lectures : 12101