Il y a des groupes sur lequels on ne pose pas d'étiquettes pour éviter de les cataloguer dans un style qui soit pour eux "enfermant". Et puis il y a des groupes sur lequels on ne pose pas d'étiquettes... parce que ce n'est tout simplement pas possible. PULSE–R fait partie de ceux-là.
Avant de parler musique, un petit coup d'œil à la pochette. Un artwork futuriste véritablement pourri qui fait penser aux plus mauvaises œuvres avant-gardistes des années 80, est la cover qu'a choisie le groupe pour accompagner son premier album. L'intérieur du livret montre des photos des musiciens où ils apparaissent comme des gravures de mode de chez Fabio Luchi, maquillés de surcroît avec du mascara de mauvaise qualité.
Quand on écoute la musique (qui est bonne je vous rassure) et qu'on voit les images... on se demande pourquoi le groupe a choisi un visuel aussi minable. Apparaît alors une des premières bizarreries du groupe : Les PULSE–R sont des mecs étranges qui font des choix bien à eux et cette facétie visuelle n'est pas la seule roulade de l'album.
PULSE-R est composé de quatre musiciens dont le relativement connu Gabriele Bellini, qui s'est encore récemment brillamment illustré sur son dernier album solo, « Human’s Sound Signal » . Le Ragazzo est un pur technicien, il shredde comme un enculé tout au long de l'album et étant certainement de l'école "Steve Vai", il s'amuse à défier les lois du binaire. Il parcours son manche sur des chansons tour à tour Thrash, pop et fusion et là où des techniciens comme Satriani ou Yngwie n'ont jamais pointé le bout de leurs instruments dans des styles « différents », Bellini, quant à lui, semble s'amuser comme un petit fou.
Les groupes qui font de la fusion ou du Psycho - core/barré sont un peu comme des chimistes. Bien qu'ils mélangent les styles en brouillant les pistes, ils sont tous bien conscients qu'équilibrer une sauce avec des épices très différentes est un exercice complexe. Faire du "n'importe quoi" demande parfois beaucoup plus de doigté qu'il n'y paraît.
On s'aperçoit en écoutant les groupes de cette mouvance, que les alliages qui fonctionnent ont été repérés depuis longtemps et que beaucoup ne prennent pas beaucoup de risques en allant chercher dans ces formules éculées.
PULSE–R n'est pas révolutionnaire mais son approche est assez différente. Les Italiens pratiquent une sorte de Metal progressif assez technique et très propre au niveau du son. Les mélodies sont très marquées et font limite Mainstream par moments.. les accents "Pop Music" sont très présents et prennent parfois le pas sur les rugissements métalliques.
On passe de l'ambiance à la "FAITH NO MORE" (la brillante "100days" ravira les fans de Patton, sans qu'on puisse qualifier le groupe de plagieurs) au metal ultra speed en passant par des passages Rap/metal. La technique aidant, le groove et la justesse sont toujours présents, ce qui aide le groupe à mieux faire passer son message un peu distordu.
La voix est claire, juste et précise mais munie d'un timbre qui n'est pas tout le temps agréable suivant les modulations du chanteur.
La première chanson part un peu comme partait "Suicide part II" de PANTERA avec ses gros riffs puissants saupoudrés de pédale Whammy. Mais l'impression ne dure que quelques mesures. Le tempo a beau rester élevé, la voix claire apporte un climat très spécial et le refrain "BIG ROCK" m'a laissé relativement dubitatif. L'assemblage des parties mises bout à bout donne quelque chose d'un peu incongru mais la qualité d'exécution des musiciens fait que la chanson fonctionne tout de même.
Tout l'album est à l'image de cette première chanson sans y ressembler pourtant une seule seconde. On sait jamais vraiment sur quel pied danser en définitive.
Il y a des chansons qui fonctionnent rapidement ( "Deeper" et son refrain mortel : "Keep It stop, here your crawl" possède une rythmique et une mélodie qui défonce tout).
D'autres demanderont un petit peu plus de temps comme "The shame" mais globalement, le groupe a vraiment soigné son album et si on adhère à « l'esprit » la sauce prend très vite.
J'ai toujours du mal à "noter" un groupe, mais ici, c'est hyper chaud.
Je pense que PULSE–R galérera un peu pour trouver son public, car il est au carrefour de plusieurs styles. PULSE–R a cependant beaucoup de talent et de maîtrise pour pouvoir affirmer sans honte d'être à la hauteur de ses ambitions musicales, ce qui de nos jours, vous en conviendrez, est de plus en plus rare.
Je reste persuadé que ceux qui aimeront le combo vont vraiment trouver cet album génial et affirmer qu'il mériterait une très bonne note... ils n'auront peut-être pas tort.
Pour finir, je ne saurais que trop vous conseiller d'aller fouiner sur la page M_ du groupe et vous invite vraiment à aller découvrir ce combo très particulier qui, j'en suis sûr, ne va pas vous laisser indifférent.


Rédigé par : Pamalach | 14/20 | Nb de lectures : 12025