Au pied de biche qu'ils te les font sauter, les ratiches... Grands tisonniers du revival Holy Terror qui s'abat ces dernières années comme la foudre divine sur toi, misérable impie, aux côtés des Rise And Fall, Eating Glass, et autres Die Young, les apprentis-dentistes de Baltimore étaient déjà venus te faire gober ton dentier avec "Martyr Immortal". Sournoise claque assénée par de petits cons teigneux qui cherchaient à exposer au grand jour leur culte immodéré pour Integrity à grands renforts de riffs thrashy hyper hargneux, de soli rentrés n'importe comment, n'importe quand et d'attitude trop pissed-off.

Et c'est pas avec "Paranoid Delusions/Paradise Illusions" que les gaziers vont régler leur complexe d'Oedipe vis-à-vis de la clique de Tonton Hellion. Puisque même s'ils ont bien fait évoluer leur bordel, ils ont ce coup-ci écouté "Seasons In The Size Of Days" en boucle avant de rentrer en studio. Soit du Pulling Teeth qui se prend pour Integrity qui se prend pour Neurosis. Alléchant. Par contre, que le premier qui les traite de rip-off aille croupir dans la Géhenne, la cure de jouvence qu'ils y font subir étant littéralement jouissive, et l'énergie dégagée phénoménale.

C'est donc en l'espace de cinq petits titres que Pulling Teeth réécrit l'histoire, t'embarquant dans des embardées Slayerisées vrilleuses de tempes et te coupant la chique avec de gros ralentissements majestueux. Les plans se font plus lourds, les guitares lancinantes, les atmosphères grandioses, le Ciel te tombe sur la tête. "Paranoid Delusions/Paradise Illusions" est plus que jamais bardé d'ambiances religieuses, bien plus peaufinées que sur leurs précédents enregistrements. Ils te sortent même le grand jeu sur le "Paradise Illusions" final, violons et vocalises mystiques incluses. Mais pas d'inquiétudes, la fraîcheur juvénile faisant la force de Pulling Teeth subsiste, toujours aussi concentrée dans la glotte de Mike Riley, aux excellentes tirades de tête à claques désinvolte. Fidèles depuis "Vicious Skin" à Jeff Beckman (ex-Left For Dead) pour l'artwork, celui-ci, toujours aussi excellent et coloré, a encore plus la classe de l'Apocalypse que d'habitude puisqu'il change comme par magie comme sur les pogs Indiana Jones collectors que tu trouvais dans les paquets de BN à la fraise. Par contre, le LP coûte un rein et demi.

En fait, le seul problème avec "Paranoid Delusions/Paradise Illusions", c'est sa durée ridicule, puisque vendu comme un album: seulement 5 titres et 23 foutues minutes! Sachant qu'en plus là-dedans Pulling Teeth passe la moitié du temps à poser des ambiances, aussi réussies soient-elles, ça fait léger et vu comment ça torche impossible de ne pas rester sur sa faim. Après, reste à voir si cette nouvelle facette du groupe n'est qu'une passade, a priori non, puisque leur split avec les très attendus Irons (Jacob Bannon, Stephen Kasner et... Dwid Hellion) est censé taper dans cette veine-là. Et vu le résultat, 'devrait pas y avoir grand monde pour se plaindre.


Rédigé par : Crown_Me | 8/10 | Nb de lectures : 10623