Cela fait plus d’un an que je surveille du coin de l’œil la carrière de PSYCROPTIC, en espérant un dénouement favorable au groupe. Il faut dire que ce n’est pas facile d’émerger du dédale de l’underground, de surmonter les affres qui en découlent et c’est d’autant plus ardu lorsque l’on vient d’Océanie et plus précisément de Tasmanie.
Après un premier album autofinancé en 2001 répondant au titre de « Isle of disenchantement » quelle ne fut pas ma satisfaction d’apprendre courant 2003 la signature de ces quatre diables de Tasmanie chez les barbares de Unique Leader. Une chance inespérée pour un groupe autant plébiscité de part le monde mais dont la carrière tardait à réellement décoller.
Et voici donc « The scepter of the ancients », successeur émérite du premier opus de PSYCROPTIC qui va jusqu’à surclasser ce dernier. Pour ceux qui se demandent sur quelles affinités sont bâties leurs fondations musicales, sachez qu’on est en la présence d’un groupe qui sait à la perfection allier technicité, brutalité et feeling. Si le chaudron de l’inspiration existe quelque part, je suis prêt à parier que les frères Haley et leurs deux comparses ont chu et barboté dedans pendant quelques temps, avant de composer la petite perle dont je suis en train de vous parlez.
PSYCROPTIC joue un death metal récalcitrant aux ambiances ténébreuses, le tout mis en valeur par des musicos hors pair. Outre un chanteur qui module sa voix dans une gamme qui couvre les growlings les plus gutturaux jusqu’à de diaboliques croassements, le point fort de PSYCROPTIC réside dans le duo que forment les frères Haley. Tandis que Joe excelle dans des parties de guitare distordues, somptueuses et novatrices, David se démène derrière ses fûts avec une rapidité et une précision d’exécution spectaculaire. Difficile d’évaluer les changements de tempos, de thèmes, les breaks sans avoir le vertige. Les parties ultra-violentes cèdent régulièrement leur place à des oasis de mélodies enivrantes qui confirment par la même qu’un groupe peut être tout à la fois extrêmement brutal et doté d’une grande finesse de composition. S’il fallait se référer à des groupes déjà confirmés, je vous inviterai à imaginer CRYPTOPSY et DYING FETUS allant ensemble à un concert de SUFFOCATION. Il va sans dire qu’avec de tels atouts en poche, ce cd risque de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Pour ce qui est de la forme conceptuelle de ces textes et comme le laisse supposer le titre de cet album PSYCROPTIC semble avoir été très influencé par l’œuvre de Tolkien. Le combo Tasman s’est crée son propre univers dont il a extrait des histoires, des réflexions pour élaborer ses textes Loin des clichés rébarbatifs du death métal, PSYCROPTIC apparaît ici comme une bise d’air frais au travers du cloaque underground. Simplement magistral et à des années lumières des autres groupes de Unique Leader (à l’exception de SPAWN OF POSSESSION)
http://www.psycroptic.com/


Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 9826