C’est le grand retour de nos diables Tasman trois ans après leur second album, « Scepter of the Ancients », qui avait propulsé le combo austral en tête des meilleurs espoirs du brutal death. Un disque qui continue encore et toujours de me mettre sur le cul à chaque fois qu’il entre en collision avec ma platine

Le quatuor est donc de retour avec les frères Haley à leur tête et tout particulièrement David, le batteur, qui a transformé en pure boucherie tous les projets qu’il approche de près ou de loin (THE AMENTA, RUINS). Cependant, PSYCROPTIC a subi une légère redistribution des rôles avec le départ de l’incroyable Matthew Chalks. Son refus de partir en tournée a tout simplement conduit à son éviction du groupe et c’est donc, en toute logique, que son remplaçant scénique, Jason Peppiatt, est devenu titulaire des growls de PSYCROPTIC.

Avec cette nouvelle galette, nos indigènes des antipodes confortent aisément leur statut de véritables tueurs avec neuf nouvelles déflagrations de death ultra-brutal totalement hallucinées. « Symbols of Failure » s’impose comme un véritable condensé de férocité. La musique de PSYCROPTIC n’a jamais été aussi intense et aussi technique.

On saluera bien entendu la véritable performance de David Haley qui balance le contenu de ses tripes dans un jeu de batterie purement hallucinant qui ferait pâlir Flo Mounier de jalousie. La patte de Haley est toujours aussi véloce et ses puissantes rythmiques toujours ponctuées de réminiscences jazzy parfaitement digérées. Les riffs de guitare très incisifs de Joe, son frangin, voltigent sur des trames toujours aussi complexes et changeantes. Pourtant, PSYCROPTIC ne s’écarte jamais d’une mise en place à la rigidité presque stalinienne. Certes, la densité de ce type de brutal death nécessite une attention accrue de la part de l’auditeur mais, aussi dense soit-elle, la musique de PSYCROPTIC ne laisse à aucun moment un sentiment de confusion ou de chaos.

Jason Peppiatt, quant à lui, s’en sort plutôt pas trop mal avec une panoplie complète de growls et de grunts qui font tout le charme des formations de death/grind. Pourtant, il ne parvient pas à surpasser le talent du regretté Matthew Chalks qui disposait d’un registre plus original et varié et quand on remarque la façon dont le chant de cette nouvelle rondelle est parfois très légèrement sous-mixé, on ne peut que se demander si les membres de PSYCROPTIC ne sont pas, eux-mêmes, conscients de cette légère baisse de niveau.

De même, on regrettera ici le manque de prises de risques de l’ensemble du groupe. Alors qu’un disque comme « Scepter of the Ancients » s’essayait volontiers à des attouchements progressifs par des changements d’ambiances (« Psycrology ») ou des plans assez décalés (le refrain de « The Valley of Winds breath…»), l’ensemble de « Symbols of Failure » n’octroie aucune dissidence à son registre ultra brutal qui ferait passer du DEEDS OF FLESH pour de la polka.

Avec ce disque, PSYCROPTIC aurait peut-être eu une intéressante carte à jouer en continuant sur sa lancée parfois atypique mais c’est un tout autre scénario qui a été choisi. Reste un album magistral de technicité et de férocité.



Rédigé par : Tonton | 16,5/20 | Nb de lectures : 15156