Ça ne chaume pas en Tasmanie et tout particulièrement chez PSYCROPTIC qui déboule avec son quatrième album deux ans après le viril « Symbols of Failure ». Deux années qui ont été pour les moins intensives puisqu’outre une flopée de concerts qui leur ont fait sillonner l’Australie dans tous les sens, le groupe s’est retrouvé enrôlé dans trois tournées européennes. Si on ajoute à cela les activités multiples de Dave Haley, véritable monsieur patator de l’hémisphère Sud, qui non seulement a rejoint l’année dernière BLOOD DUSTER mais s’est aussi distingué en 2008 avec la sortie du deuxième album de RUINS (un projet parallèle avec son frangin et son pote Alex Pope), celle du surprenant premier NERVECELL, le groupe de Dubai et maintenant l’arrivée du nouveau PSYCROPTIC chez Nuclear Blast, s’il vous plaît.

Bah oui, à force de ramer comme des forcenés depuis 1999, il fallait bien que tous ces efforts, tous ces sacrifices et tous ces hectolitres de sueur payent à un moment ou un autre. Et c’est donc un deal mérité qu’ « Ob(servant) » et ses neuf titres inaugurent ici.

Artwork léché signé par le fameux Raymond Swanland (célèbre pour ses nombreuses illustrations d’Heroic Fantasy disséminées un peu partout dans des livres, des magazines quand il ne bosse pas pour Hollywood ou des développeurs de jeux vidéos), journal de bord de l’enregistrement en guise de DVD bonus, mixage et mastering orchestré par Logan Mader (MACHINE HEAD, SOULFLY), rien n’a été laissé au hasard dans la conception de cet « Ob(servant) » qui offre enfin à PSYCOPTIC les moyens de faire les choses en grand.

Contre toute attente, le résultat de ce quatrième est en demi-teinte et sera peut-être même source de désappointement pour les fans de la première heure qui attendaient, trépignant d’impatience, le moment de la consécration des Tasmaniens.

PSYCROPTIC engendre ici une suite logique à « Symbols of Failure » ; un album de brutal death ultra technique, pointu et parfaitement maîtrisé d’un premier accord au dernier coup de cymbales. Le professionnalisme du groupe semble à toute épreuve et la dextérité déployée ici damerait le pion à bon nombre de groupes autrement plus renommés. Pourtant, « Ob(servant) » n’arrive pas à la hauteur de son prédécesseur et déçoit quelque peu par son manque de cohésion. Je m’explique : jusqu’alors PSYCROPTIC nous avait habitués à des titres certes techniques et chiadés mais aussi parfaitement concis ; des titres dont on arrivait à mémoriser quelques riffs, quelques lignes mélodiques. Les ambiances, de même que l’univers fantasy imaginés par les frères Haley étaient d’avantage mis en avant. Chaque chose ayant une fin, l’ère « Ob(servant) » propose désormais une musique encore plus dense, encore plus compactée et surtout encore plus complexe. Tout cela pourrait passer comme une lettre à la poste si PSYCROPTIC n’avait pas décidé d’allonger significativement la durée d’une bonne partie de ses morceaux qui dépassent allégrement, pour certains, les six minutes. Le résultat est simple, hormis quelques titres plus aérés comme « Horde in Devolution », on est rapidement largué, on ne mémorise plus grand-chose et si on peut toujours s’extasier sur la dextérité du groupe, le feeling en a pris un vieux coup derrière les étiquettes. Ajoutez à cela le mix très mécanique de la batterie et le chant de Jason Peppiatt qui, à la longue, vous tapera inévitablement sur les nerfs (Chalky revient !!!) et vous aurez compris que PSYCROPTIC ne propose pas ici son meilleur album alors que toutes les conjonctures étaient de leur côté et que les écoutes multiples n’y changeront rien.

Espérons que le groupe saura revenir aux fondamentaux qui l’ont conduit à régner sur le brutal death de l’Hémisphère Sud.


Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 11615