Le monde qui nous entoure regorge de mystères, imperceptibles ou insolubles.
De quoi est fait l’Univers ?
Qui, de la poule ou de l’œuf, est apparu en premier ?
Qu’est-ce qui a poussé ce bon vieux Varg à tuer son pote Euronymous ?
Et, surtout, comment peut-on sortir un premier album affligeant de banalité, et créer, 2 ans plus tard, un second album époustouflant de qualité ?

Oui, je fais ici allusion aux Tchèques de PSYCHOTIC DESPAIR, qui viennent, en milieu d’année 2010, de sortir ce qui s’apparente plus ou moins à l’un des meilleurs albums de Death/Grind de l’année. Si, si, je persiste, et je signe.
Est-ce l’arrivée de Brain, a.k.a. guitariste (re)connu de JIG-AI, N.C.C. et EARDELETE, qui a rehaussé de cette façon le niveau de composition du groupe ? Ou peut-être simplement l’expérience et la maturité, associées à un line-up n’ayant que très peu changé ?
Nous ne le saurons sans doute jamais... mais une chose est sûre : oubliez ce que vous pensiez de ce groupe jusqu’à présent, car 'Personal Identity' est un pur condensé de Grind/Death corrosif, décapant et ultra-accrocheur.

Accrocheur. Le maître-mot de ce 'Personal Identity', et qui est ici loin d’être anecdotique. Chacun des 14 titres est imprégné de cet attribut hautement subjectif, mais indéniable. Grâce à des titres très variés, que ce soit au niveau des tempos comme des riffs, le groupe réussit le tour de force de produire un album résolument frais, varié et terriblement accrocheur.
En grande partie portés par des riffs acérés, qui varient allégrement entre mélodies syncopées, influences Death suédois, et riffs Grind/Core typiquement Ingrowing-ien, les morceaux sont surtout sublimés par le jeu varié et aéré de Stefy, le batteur. Terriblement rapide et précis dans les instants de pure furie bien Grind, le bonhomme varie son jeu pour asséner des roulements et des enchaînements appréciables.

En intercalant de réguliers changements de rythmes, et en évitant les breaks basiques sans âme, les Psychotic Despair apportent ainsi un surplus d’intérêt considérable à leurs compos. En effet, les morceaux sont tous construits et agencés différemment, tout en demeurant typiquement Grind, et donc violents et ultra-énergiques. Les enchaînements entre les changements de rythmes sont quasi-parfaits, toujours pertinents. Et ces changements de rythmes prennent ainsi différentes tournures, différentes couleurs selon les titres.
Mais de par les frénétiques ralentissements, cassures, breaks, et mid-tempos disséminés un peu partout, chaque morceau s’avère aisément distinguable des autres, et préserve néanmoins l’homogénéité de l’album. Le style du groupe est ainsi bien identifiable, mais relativement varié. En tout cas pour du Grind Core.

Et que dire de Lubos, le beugleur de service... Arborant un panel d’expression vocale diversifié, il apporte lui aussi une réelle variété aux morceaux. Majoritairement aigus, ses beuglements évoluent allègrement entre cris gutturaux bien graves, hurlements typés Hard Core et cris aigus écorchés. Et participent également à véhiculer cette rage et cette furie communicative tout en aérant là encore les morceaux. Outre le batteur et le guitariste, la technicité est assez présente, également grâce à une basse audible et très présente, et dont les subtiles mais régulières incursions apportent une saveur et un groove particuliers.

Si bien entendu le quintet n’invente rien, il sublime un style assez balisé, et cette démarcation s’opère sur une multitude de détails, que j’ai essayé de mettre en valeur. Entre INGROWING, NAPALM DEATH, NEGLIGENT COLLATERAL COLLAPSE, MISERY INDEX et BRUTAL TRUTH, Psychotic Despair a donc réussi un vrai tour de force, en sortant un album peu « original », mais terriblement efficace et totalement addictif. Résolument violent, mais considérablement accrocheur, 'Personal Identity' nous prouve que le Grind Core a de beaux jours devant lui.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 16,5/20 | Nb de lectures : 12514