Sortez les défibrillateurs et les scalpels, plus de trois ans après « Penisectomie », leur première intervention chirurgicale, les spécialistes de PSORIASIS sont enfin de retour avec « Illegal surgery ». Pour un titre pareil, pas besoin de se fouler un neurone pour comprendre que nos éminents chirurgiens ne sont pas là pour vanter les mérites de la médecine douce. En fait, c’est plutôt du côté des soins palliatifs ou du médico-légal que la musique de PSORIASIS serait le plus à sa place. Après avoir rodé ses bistouris sur pas mal de scènes hexagonales, il était temps pour le quatuor parisien de retourner s’enfermer dans un studio pour y perpétrer de nouvelles greffes de riffs. Si « Penisectomie » était l’œuvre de jeunes internes encore novices dans l’art du bistouri, « Illegal surgery » met en évidence les progrès de cette élite du corps(e ) médical. Au programme, trois nouveaux titres où le death, le thrash et même l’humour font bon ménage. Sur cette nouvelle bavure médicale, l’influence plus ou moins volontaire de CARCASS s’est quelque peu dissoute, pour laisser place à une pointe de personnalité. Est-ce le fruit de recherches assidues ou d’expériences interdites mais PSORIASIS a réussi à se construire un style qui, s’il n’est pas inédit, ne permet pas de distinguer d’analogies probantes à d’autres formations. Le death/thrash de PSORIASIS se concentre avant tout sur une efficacité accrocheuse et une mise en place pointilleuse. De « Let there be rot » à « A cannibal inside » en passant par « Human testing », tous les titres ont bénéficié d’un excellent travail sur le plan de l’ossature musicale. Si les riffs couplets/refrains sont suffisamment simples pour être mémorisés dès la première écoute, le groupe a tout prévu pour éviter de tomber dans une rengaine binaire, avec des breaks, des changements de thèmes et des solos bien amenés. Les growls du doc Skalp sont bien profonds sans laisser planer le doute du bidouillage studio et le backing vocals des cancéreux en phase terminale est très réussi, quoi qu’un peu sous mixé. Pour cette nouvelle ablation sans anesthésie, les moyens ont été plus conséquents et le temps des amputations sommaires au fond d’une cave appartient désormais au passé. Les admirateurs de médecine sanguinolente et des éclaboussures même pas rattrapables en machine à 90°, se complairont probablement dans les remugles de cette chirurgie illégale. Sachez tout de même que c’est sous les spots d’une scène que PSORIASIS déploie le mieux son savoir-faire médical. Une bonne petite démo, pour un bon petit groupe qui doit continuer sur cette voie…


Rédigé par : Tonton | 3,75/5 | Nb de lectures : 10916