Environ 3 ans après son premier album, le groupe de heavy/prog marseillais Pryde revient en 2013, avec un nouvel opus conceptuel, « Psychocentesis », traitant des maladies mentales et des troubles psychologiques. Vous aurez peut-être (voire sans doute) reconnu l'auteur de la pochette, et ma foi, si Seth ne change pas beaucoup son mode de fonctionnement, l'artwork assez dérangeant, colle plutôt bien aux sujets abordés par le groupe. Un groupe dont seul le poste de batteur a changé (exit Sylvain Vidal, bienvenue à 'JP') entre la réalisation des 2 productions discographiques.

« Psycocentesis » en quelques chiffres, c'est 57 minutes, 12 titres, dont 1 intro et 2 morceaux instrumentaux. Je ne cacherai pas que certains moments sont en deçà d'autres, quand ce ne sont pas quelques longueurs qui viennent à rendre l'écoute de l'album un peu plus compliquée. Et autant être complètement franc, certaines intonations vocales de Valérian Caetano passent parfois mois bien. Mais ce n'est pas sa prestation que je remets en question, juste une histoire de goût, son timbre de voix a parfois du mal à trouver grâce à mes oreilles.

Pour autant, le bonhomme fait bien les choses sur le catchy « The Point of no Return », premier véritable titre, accrocheur et extrêmement efficace. Et puis les lignes vocales qu'il délivre sur le refrain de « Trapped in a Dream » sont un petit régal. Vous voyez, Mr. Caetano est loin d'être mauvais, c'est un même un bon chanteur, à la palette vocale élargie (quelques vocaux plus extrêmes viennent émailler l'album), c'est juste une histoire de ressenti personnel. Musicalement, pas grand-chose à reprocher au groupe, Laurent Zahra le claviériste, ne sert pas de roue de secours, comme il le prouve sur le très travaillé et agréable « Artificial Paradise », où il vient notamment placer quelques nappes entraînantes et lumineuses, et parfois quelques notes plus discrètes, délicatement déposées.

Les guitaristes, Cyril Vidal et Laurent Mourou, sont de sacrés performers, aussi bien pour la qualité et la solidité des riffs, l'inspiration pour les soli, la recherche d'harmonies et leads marquants, bref un duo plein de cohésion et de précision ! Et la section rythmique, composée de Sébastien Arraïs Mendonça (basse) et JP (batterie), fait tout ce qu'il faut pour instaurer une ossature musicale foncièrement heavy, donc par définition solide. D'ailleurs, on peut davantage 'décortiquer' les prestations de chaque zicos, via les instrumentaux, « Birth of Dementia » (sympa encore les nappes de clavier, et l'harmonisation avec les guitares, mais il aurait été encore mieux avec une durée un peu plus courte) et « Coming to Consciousness », qui ne sont pas pour autant des titres très démonstratifs ou bourrés de notes.

A la limite, l'introduction du morceau éponyme (7 minutes au compteur), montre vraiment le talent de chacun des musiciens, c'est près de 2 minutes de haut niveau et de maîtrise, avant que la voix de Val ne fasse son apparition. Les accélérations amenées par la batterie, marchent du tonnerre, et combinent bien avec des riffs plus martiaux et des claviers un peu 'space' par moments. Le court et acoustique « Step Out of the Mist » (pratiquement instrumental lui aussi) est un très joli morceau, un peu plus reposant pour les esgourdes. Il précède un détonant « The Awakening », qui débute presque a capella, avant de progressivement nous exploser à la tronche ; les variations de tempos sont nombreuses, tout comme les différentes parties vocales (chant clair, growls, etc.), Pryde ne se prive pas d'être ingénieux et perfectionniste.

Si «  Psychocentesis » n'est pas, de mon avis et à mon goût, un album 'ultime', il a bien des qualités sur de nombreux domaines, comme évoqués tout du long de cette chronique. Pryde peut être fier de ce qu'il a réalisé ici (jeu de mots pourri et facile inside), et est promis à un bel avenir dans le genre.




Rédigé par : gardian666 | 14,5/20 | Nb de lectures : 12522