"- Hey !!! Montres nous la femme du chat !

- Tiens ? Les mamans ont donné la permission de minuit aux blaireaux ? "

Un fan devisant avec Candice de ETHS... en live quelque part en France.

Il est toujours extrêmement plaisant de chroniquer un groupe qui fait de la musique de psycho/déglingo/originalo/destructuro core... bon, quand il est talentueux hein ? Parce que sinon, tout peut vite tourner à l'indigestion... voire en arriver à la redoutable (et redoutée) diarrhée musicale.
PRYAPISME est donc un combo de metal expérimental instrumental originaire de Clermont-Ferrand (ils font partie du collectif "Proche du ravin" avec BABAYAGA, SENOYS et NENUPHA).
Outre leur présentation plutôt rigolote (voir leur Myspace), les garçons ont choisi d'opter pour une pochette à l'image tout simplement incroyable.
Un journaliste à la "Dépêche du midi" a écrit un jour que le batteur de KISS était celui qui avait de loin le maquillage le plus percutant, le chat étant l'animal subversif par excellence. PRYAPISME a donc choisi la puissance de l'image en faisant poser un 'ro minet (un proche de la famille peut-être ?) pour la cover de son album... un choix qui démontre que ce groupe ne semble pas à une bizarrerie près (Quand j'ai dit à VS que j'allais chroniquer un groupe qui avait mis un gros minou sur sa pochette, j'ai eu plusieurs MP de rédacteurs me demandant "Le lien ! Le lien ! Viiiiiiite...." ).
Outre ce joli matou, musicalement parlant, le groupe s'est préparé un sacré banquet digne des plus belles fêtes qui sont données en Auvergne. Metal, Jazz, Ambiance film d'horreur, Bossa, Electro, Black, soupe aux choux, country, disco, musique classique, shred, Death... la liste des influences brassées est définitivement trop longue pour être écrite de façon exhaustive.
Le premier morceau "Suppozitorium Granifunjnikoi" vous mettra vite dans l'ambiance... digne d'un film de Louis de Funés, les claviers semblent échappés d'une faille du continium espace temps et habillent la musique d'une mélancolie typiquement 80's.
C'est très bizarre mais cela fonctionne... les images véhiculées par ce premier morceau sont tour à tour ubuesques et inquiétantes, mystiques et fantasmatiques. "Le doryphore de Kafka" semble suivre le rythme du premier morceau, mais rapidement on se trouve plongé dans une ambiance latine assez sympathique et réussie (mention spéciale au solo de guitare tout simplement excellent ! ).
Ca part dans tous les sens et il faut quand même s'accrocher pour trouver un lien entre tous les Schizophrériffs que pond le combo. Le son commence à montrer ses faiblesses notamment au niveau de la batterie (que j'imagine du coup programmée) et l'ensemble peine à certains moments à groover comme il le devrait.
En même temps, cela donne au groupe un caractère particulièrement spatial, et cela apporte un vrai cachet à l'ensemble. Cela sera à vous de juger en gros. Niveau instruments par contre, cela bastonne sévère.
Dans n'importe quel registre dans lequel ils s'aventurent, le groupe tue tout en technique. Les passages Death sont maîtrisés, les passages avec les cordes sont très inspirés et les claviers sont toujours savamment dosés et orchestrés.
Ah je vous ai pas dit qu'il n'y avait pas de chant ? Tout au plus quelques onomatopées disséminées çà et là... Les titres s'enchaînent et on prend vite conscience que PRYAPISME n'est pas un groupe si marrant que ça. Les ambiances méphitiques se font de plus en plus présentes et les passages metal de plus en plus furibonds. Au final,cela fait un sacré pavé à digérer d'autant qu'il est préférable d'écouter l'album en totalité pour saisir tous les liens qui sont fait...
On sent l'énorme travail et l'énorme investissement des musiciens tout au long de ces 10 titres... et quand on sait que les chansons tournent facilement autour des 10 MN...cela pose.
C'est certainement pas un skeud qui s'écoute en n'importe quelle occasion... il vous faudra trouver le moment où vous êtes prêt à ce que l'on vous mixe autant d'émotions en si peu de minutes.
Le groupe est indépendant dans sa folie et s'il va s'aventurer aussi loin (quitte à se perdre en route) c'est qu'au fond de lui il sait bien qu'il n'y a rien de plus ennuyeux que de tourner en rond.




Rédigé par : pamalach | 12.5/20 | Nb de lectures : 14784