Faire du neuf avec du vieux tout en sonnant moderne! Voila le défi que s'est lancé ce "nouveau" groupe américain fondé au début des années... 70!
Oui, je sais, annoncé comme ça, en vrac, brutalement, ça parait pour le moins bizarre. PROTO KAW est en fait le groupe dont est issu le linup de KANSAS avec en tête Kerry Livgren. L'année dernière, le label Cuneiform avait sorti de vieilles bandes sous le nom Proto-Kaw Early Recordings From Kansas 1971/1973 datant de cette ère préhistorique et le succès rencontré a encouragé le band qui s'est attelé à l'écriture d'un "nouveau premier" album que voici. D'où le titre: "avant est devenu après". Un peu tiré par les cheveux mais bon! Ceux qui connaissent et aiment KANSAS ne seront pas dépaysés car PROTO KAW (quel nom!) reprends les choses là où son successeur les as laissées dans un style assez proche des Leftoverture et Point Of Know Return. Donc pas de surprises! Cependant, dire que P.KAW est un clone de son frère jumeau (on nage en plein délire) serait quelque peu exagéré. Car Livgren et sa bande offre suffisamment de pièces originales (Leaven - Quantum Leapfrog- Theophany) pour ne pas être taxés de plagiat et la production sonne moderne, tout à fait proche de ce qui se fait actuellement. Un titre comme Quantum -j'y reviens- est par contre une véritable surprise, dans un registre jazzy inconnu jusque là dans le répertoire de Livgren. S'il faut chercher des similitudes proches de la copie voire du plagiat avec son illustre compatriote, c'est plutôt du côté des immanquables ballades présentes sur l'album et qui nous renvoient aux périodes les plus sucrées de KANSAS. Ah! Dust In The Wind! J'ai déjà eu l'occasion de m'épancher sur cette époque divine et insouciante. Même si Axoloti s'en rapproche un peu dans l'esprit, ce morceau n'a pas la charge émotionnelle de son devancier. Non, on ne réécrit pas l'histoire! A contrario, pour illustrer la grande différence entre PROTO KAW et KANSAS, c'est le chant qui les départage. Personne n'a oublié la magnifique voix de Steve Walsh; depuis, celle-ci s'est quelque peu éraillée. Par contre, celle de Meredith offre un timbre plus clair et habille les compositions de Livgren d'une touche finalement originale. Autre différence notoire, le violon a cédé sa place à la flûte et au saxo pour un résultat très convain-cant. Et quand on a dit, ça on a presque tout dit, tant l'utilisation du violon était/est la marque de fabrique du combo. La suite finale Theophany est un monument à elle seule, pour le coup dans la droite lignée d'un Magnum Opus. Elle donne immédiatement envie de remettre le couvert. Alors, KANSAS bis ou pas? Moi quand j'aime et c'est le cas, je ne me pose pas ce genre de question. De toute façon, je suis difficilement objectif quand il s'agit d"un groupe qui a marqué à ce point ma jeunesse et inscrit les plus belles pages du early prog à l'américaine. Et que PROTO KAW prolonge le bonheur avec autant de classe, je ne peux que m'en réjouir!


Rédigé par : Karadok | 17/20 | Nb de lectures : 7894