Alors que le dernier album des bataves de PROSTITUTE DISFIGUREMENT, sorti il y a déjà quelques semaines, écorche encore nos platines, le label ricain UBRecords nous propose l’intéressante réédition du premier méfait de ces poètes incompris. Sorti initialement en 2001 chez Dismemberment records, le cd s’était bien vite retrouvé sold out et demeurait à ce jour quasi introuvable.

Et voici donc cette réédition enrichie de l’unique démo du groupe ; un bonus pas franchement indispensable vu qu’il ne contient pas l’ombre d’un inédit et que les versions ne diffèrent pas vraiment de celles déjà présentes sur le disque. L’artwork a également été revu dans une variante moins crue qu’à l’origine. Cela représente toujours une dame, dans la position dite de la balançoire, en compagnie d’un protagoniste dont la date limite de consommation a été outrageusement dépassée. Mais comme les contrastes et la luminosité ont été revus à la baisse ça ne choquera pas nos « amis » du PMRC.

« Et ça donnait quoi PROSTITUTE DISFIGUREMENT à ses débuts ? » allez-vous me demander. Hé bien, cela serait mentir que de dire que le groupe était aussi convaincant qu’il peut l’être aujourd’hui. A l’époque nos Hollandais n’avaient pas de batteur mais une boîte à rythmes suffisamment bien programmée pour ne pas tirer le disque vers le bas. Le chanteur, nous poussait déjà ses grunts porcins à la BRODEQUIN mais il s’essayait également à des passages criards glapis façon black métal. Il est vrai que ses grognements sont assez monstrueux et qu’il faut vraiment aimer cette façon de « chanter » pour coller vraiment à la chose. En fait, on hésite pendant tout l’album à lui conseiller de voir un Oto-Rhino-Laryngologiste ou un plombier, tant ses éructations se rapprochent de bruits de tuyauterie. Pour le reste, le groupe pratiquait déjà un brutal death dans la lignée d’un CANNIBAL CORPSE doté de riffs bien trempés mais pas franchement inspirés.

On notera la portée plus que douteuse et pour le moins gerbante des propos tenus dans les textes de ces gentils bourrins. Des titres tels : « Choking on defecation », « On her guts I cum », « Rotting away is better than being Gay » ou encore « Cadaver blowjob » sont ici pour nous rappeler qu’il faut les prendre, bien entendu, au troisième degré et ne les reproduire en aucun cas à la maison, sous peine d’avoir des problèmes avec les voisins et, plus accessoirement, les forces de l’ordre.

Voilà, il n’y a pas grand chose à ajouter sur les débuts de PROSTITUTE DISFIGUREMENT si ce n’est que les fans se jetteront dessus comme la vérole sur le bas clergé et que les détracteurs du genre hocheront la tête, dépités devant tant de mauvais goût rassemblé sur un seul et unique cd.



Rédigé par : Tonton | ré-édition/ | Nb de lectures : 12631