Après un premier album sorti en 2003 sur le label hollandais Karmageddon, nous n'avions plus eu de nouvelles de la formation américaine composée du producteur/guitariste Kevin 131, de Tim Guttierrez aux samples/instruments et du chanteur Eric Forrest connu pour son travail au sein de Voivod et E-Force. Le groupe avait pourtant son nouvel album "The conjoined" en boîte depuis environ 2 ans, mais des problèmes avec Karmageddon ont retardé sa sortie, le combo trouvant refuge chez une petite structure grecque, récente et très peu connue nommée Buring Star.

Ce disque possède pourtant un savoir-faire indéniable accompagné d'une réelle personnalité qui aurait dû lui permettre de dégoter un meilleur contrat… il ne vaut peut-être mieux pas sortir du moule pour être signer sur un label prestigieux aujourd'hui ?

Bref, "The conjoined" est enfin là pour le plus grand plaisir des amateurs d'atmosphères tendues et glauques que l'on avaient pu découvrir sur "A beautiful sickness". Sans se lancer dans l'expérimentation à tout va, Project Failing Flesh va de l'avant, se basant toujours et encore sur un socle très thrash dans les riffs accompagné du style vocal très caractéristique de l'excellent Eric Forrest.

Des éléments électro et industriels viennent ensuite se greffer aux compositions pour former des titres vicieux, accrocheurs dans une ambiance froide à la limite du malsain. En example prenons "Synensthesia" qui possède un riff principal et une rythmique dans la lignée du "Selfless" de Godflesh, ou encore "Regenerate" qui s'appuie sur des touches drum'n'bass et sur quelques intonations vocales qui rappellent "Infotainement" de Pitch Shifter.
Si on retrouve ainsi diverses influences sur cet opus comme l’inévitable ombre de Voivod, cela n'empêche pas le trio de rester original et unique en son genre. Il injecte par exemple des trombes de cuivres sur le titre "The conjoined" qui avait pourtant commencé par une batterie tribale, on retrouvera ces mêmes cuivres un peu plus tard sur "Surface noice" mais étant insufflés à une cadence qui évoque un défilé d'éléphants. Autre exemple, "Eye of demise" est ponctué de courtes notes au piano bien que son riff d’intro soit tonitruant et agressif.

N'en déduisez pas que "The conjoined" s'engouffre dans une intellectualisation musicale emmerdante, ses compositions riches restent très assimilables et facilement appréciables et ce au bout de quelques écoutes. Project Failing Flesh reste avant tout un terrain de jeu pour 3 thrasheurs qui osent encore faire évoluer le style, et ils sont plutôt convainquants !


Rédigé par : VsGreg | 16/20 | Nb de lectures : 11046