POSTMORTEM vous évoque peut-être en premier lieu une vieille chanson de SLAYER, et pourtant ces Allemands sont actifs depuis 1991. Ils sont revenus en 2008, après deux EP, avec leur premier disque en dix ans qui célébrait leur signature chez War Anthems Records, une division de Party San Media, et les premiers coups de baguettes sur disque du nouveau batteur, Max Scheffler. Beaucoup de premières fois donc, qui semblent s'être bien passées puisque le line-up est toujours le même, idem pour la maison de disque, et que « Seeds Of Devastation » montre un groupe qui a soif de carnage et est encore loin de la retraite.

De carnage, oui. Mais pas d'annihilation totale en mode sulfateuse à la IMPIETY ; on serait plutôt chez POSTMORTEM dans l'éradication méthodique, régulière, implacable, jamais frénétique, à la BOLT THROWER ou SIX FEET UNDER. Dans un registre plus thrash cependant que ces derniers, ces maintenant vétérans du Thrash Death massif, simple mais efficace, enchaînent les rythmiques qui défoncent sur des mid tempos qui ne s'emballent que rarement. Ils se révèlent d'ailleurs particulièrement à l'aise sur des rythmes entraînants mais pas trop rapides, ce type de rythmes qui vous poussent immédiatement au headbanging et font ressortir le bûcheron qui est en vous. Le mixage (Florian Nowak) et le mastering (Andy Classen) décuplent la puissance des morceaux, qui vous pètent à la tronche dès les premiers accords, une balance parfaite entre clarté des instruments et puissance des guitares. Le fossé entre ce dernier album et les précédentes réalisations du groupe est énorme à ce niveau, et on se rend ainsi compte qu'une production de qualité peut faire beaucoup au niveau de l'impact de morceaux qui, sans cela, ne seraient pas exceptionnels.

C'est en effet le principal reproche qu'on pourrait faire à POSTMORTEM, qui en plus d'une tendance à allonger des compos qui demanderaient à être plus concises, a du mal à rester efficace sur toute la durée d'un LP. Il y a sur « Seeds Of Devastation » largement de quoi remplir un mini-album qui défonce, mais pas assez pour maintenir la pression sur la longueur. L'excellente prod, les progrès du chanteur Putz dont les growls sont plus gras et la puissance des guitares peuvent donner le change un moment, mais les bons titres finissent par vraiment se démarquer des autres, qui par la même occasion deviennent assez pénibles et cassent le rythme d'un album qui, compte tenu du style pratiqué, en a besoin pour ne pas s'essouffler.

POSTMORTEM sort avec ce disque un album de Thrash Death honnête, à écouter pour s'échauffer les cervicales avant un concert, mais qui ne marquera pas les esprits en dépit de quelques morceaux de choix.


Rédigé par : Dungorpat | 12/20 | Nb de lectures : 12810