POSITIV HATE est un projet qui réunit deux musiciens, Maxime Lenfant dit "Buck" et Guillaume Warot dit "Lux". Débarquant en 1997 sous le nom GUERNICA, le groupe ne deviendra POSITIV HATE qu'en 1999. Il commencera alors par publier deux démos ("BASTARD" en 98 et "Redemption" en 2003) avant de proposer un premier album qui officiait à l'époque dans une veine Heavy Black Mélodique et qui s’appelait "Hymn of Darkness".
Aujourd'hui toujours motivés par les déflagrations métalliques, les deux compères originaires de Douaix nous proposent ce "Delivre nous du mal", deuxième album entièrement auto produit dans le studio du groupe situé dans un vieux château quelque part dans le Nord de la France.

Véritable gueuleton métallique ce "Délivre nous du mal" montre un POSITIV HATE qui a décidé de ne pas se fixer de limites dans la composition. Place donc ici à un agglomérat de Death, Black, Heavy, Thrash, Metal Symphonique et Southern... le tout saupoudré d'une bonne dose de coups de butoirs toniques.
Les vocaux passent des growls aux hurlements typé black et font quelques incursions dans les voix claires et mélodiques. L'hétérogénéité de ce type de voix peut parfois sonner "Méli Mélo", mais ici tout s'articule plutôt bien et de façon naturelle.
Bien que la majorité de l'album soit belliqueuse, la mélodie squatte pas mal et ne disparaît jamais vraiment des riffs de POSITIV HATE (pour la plupart très énergiques, ils mêlent souvent l'urgence du Hardcore à des structures plus typées Thrash).
Fidèle à son passé, le groupe n'oublie pas ses penchants symphoniques (l'intro de "Redemption" est redoutable), et propose en sus quelques solos de guitares inspirés ou de sombres arpèges mélancoliques comme dans l'étonnante "Time".

Difficile à digérer du premier coup, ce "Délivre nous du mal" ouvre de nouvelles perspectives musicales à POSITIV HATE mais n'oublie pas comme je le disais plus haut ses premiers amours en proposant deux titres assez proches du Metal Hardcore (le rapide "Suffering" et le plus groovy "Fight") qui viennent donner avec les titres les plus bourrins beaucoup d'énergie à l'album.
Très virulent sur les bastonnades que sont "Martyr of your sins", "Bitter suicide" (à l'intro très "European Thrash") ou "Redemption" POSITIV HATE sait aussi ralentir le tempo et proposer des titres catchy et énergiques qui font opiner du couvre chef et taper de la santiag. Audacieux lorsqu'il chante en Français, POSITIV HATE reste cohérent de bout en bout... un exploit quand on voit la variété de styles mixés (un morceau comme "Hate and Despair" en est un bon exemple).

D'un strict point de vue du son, j'aurais préféré une production plus caverneuse et goudronneuse. Le groupe à choisi de proposer un son massif, clair et précis qui fait vraiment "mur" sur la plupart des titres. C'est une question de goût, mais je trouve personnellement qu'il ne met pas toujours en relief les composition de POSITIV HATE. La batterie en particulier sonne d'une manière très chirurgicale et manque de relief (arf cette caisse claire...) mais heureusement que le groupe varie beaucoup ses phrasés musicaux, ce qui lui permet de remporter le combat au final.
Bref, un deuxième album qui satisfera les amateurs du combo et tous ceux qui apprécient ces écoles de metal où les styles se mélangent dans un gigantesque pogo des familles.


Rédigé par : Pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 12671