PORCUPINE TREE – Deadwing (Lava Records) - Selection VS du 04/05/2005 @ 16h59
Le voici enfin ce tant attendu nouvel album des divins anglais. Et selon une recette bien connue, il sort accompagné de son inévitable cd bonus mais vendu à part cette fois-ci (pognon ! pognon !) et qui contient 1 titre single (Lazarus) + 2 inédits (So Called Friends et Half-Light). J’avais prévu de vous les kroniker ensemble mais le cd bonus manquait à mon colis. Ce sera donc pour une prochaine fois. 2 ans après In Absentia qui a fait date et encore auréolé du succès de l’incroyable Blackfield, un certain nombre de questions assaillent le kronikeur impatient. Qu’a bien pu nous concocter l’incroyable Steve Wilson ? Dans quelle direction a-t-il orienté sa musique ? Par quelle(s) influence(s) s’est-il laissé guidé à l’aube de ce 9 ou 10e effort studio ? Les quelques maigres infos qui ont filtré tout au long de sa conception n’ont pas aidé à y voir plus clair. Dans ces cas là, vous savez ce que c’est, on déblatère, on suppute, bref on s’égare. Donc, allons-y gaiement ! On l’a dit plus métal, d’autres plus psyché, d’autres encore plus prog, pop, rock, bla bla bla, etc.. etc.. Quand on regarde la durée des titres (9 au total sans le cd bonus), quatre tournent autour des + ou - 4’, trois flirtent avec les 6/7’, le titre éponyme d’ouverture affiche 9’46 (Deadwing) et un autre déroule royalement ses 12’(Arriving Somewere But Not Here). Tout ça pour dire que chez P.TREE, le chrono des morceaux est souvent une bonne indication sur le contenu. Ainsi les courts offrent généralement une couleur pop rock intimiste, mélodieux ou rock métal, dense, ramassé, aux riffs gras et très intense. Les moyens et les longs s’orientent souvent vers des développements étirés et planants où la gratte de Wilson fait merveille en délivrant des solo magiques. Mais tout ceci n’est que suppositions, n’est-ce pas ? Car le bougre n’a pas son pareil pour brouiller les pistes. Toutefois, la principale qualité des productions P.TREE est de progresser à chaque nouvelle sortie sans perdre de vue une ligne directrice bien visible et immédiatement identifiable. Ça s’appelle « le changement dans la continuité ». De ce point de vue, Deadwing devrait suivre les traces d’In Absentia qui lui, marquait une nette évolution avec les 2 précédents. Et s’engouffrer, le cul entre deux wagons, dans le tunnel métal comme si Wilson y voyait là l’unique moyen d’achever une évolution tangible tout en restant accessible au plus grand nombre. Résultat ? Une fois n’est pas coutume, c’est ma tournée ! Je vous offre une description titre par titre de l’album. Prêts ?
1.Deadwing (9:46) : Incontestablement, P.TREE attaque fort et confirme le virage heavy amorcé avec In Absentia. Il y a dans ce titre, comme l’urgence de frapper fort d’entrée, de convaincre rapidement, du genre, « poursuivi par l’aile de la mort (comprenez le Grand Méchant Business), on fonce et on ne regarde pas en arrière, advienne que pourra ! ». Grosses guitares, reprises à la double, rythmes enlevés et voix grasse, aidé par Mikael Akerfeld -qu’on retrouvera aussi plus loin- Wilson lâche les chevaux comme rarement. Au fait, vous connaissez Adrian Belew (King Crimson)? Non ? Ecoutez de quoi le bonhomme est capable car le solo, c’est lui ! Petites accalmies à 3’30, à 7’, puis ça repart. Nous, on sent déjà les frissons nous parcourir tout le corps. Et ça dure, et ça dure…
2. Shallow (4:17): Peu profond? Facile ? Hum! Permettez-moi d’en douter. Plus direct, sans doute, mais Wilson met toujours autant d’intensité dans son écriture, courtes pièces ou longues, indifféremment, musiques et textes inclus. Ce titre enfonce un clou rouillé dans le bouclier de métal lourd et ça fait mal. Shallow, le titre le plus heavy, carré et rentre dedans de toute la discographie de P.TREE ?
3. Lazarus (4:18): Pas de surprise, voici le titre destiné à tourner en boucle sur les radios. Peut-on soupçonner Wilson de succomber aux sirènes ? Ou bien d’accorder une petite concession au label qui se morfond de ne pas voir un tel potentiel exploser à la face du monde entier comme il le souhaiterait? Tout est construit pour ça. Petite intro en arpège pianistique, mélodie soignée, chant émotionnant, ambiance mélo, format couplet/refrain, etc. ça ressemble à du Blackfield qui ne veut pas dire son nom. Mais ça le fait « grave », comme on dit. Et moi, je fonds…
4. Halo (4:38) Voilà, on y est. Le style de morceau que Wilson sait pondre au kilomètre. Groovy à souhait, lancinant, hypnotique, puis explosif et terriblement prégnant. Ruptures après mini breaks, tout en syncope et guitare acérée. Merde, ça passe vite 4’38 !
5. Arriving Somewhere But Not Here (12:02) C’est arrivé un jour, sans prévenir, là, dans mes oreilles. Difficile d’imaginer que P.TREE puisse un jour chasser aussi ouvertement sur les terres de D.THEATER. Et bien, c’est fait, et plutôt réussi ! Bon, pas au début, d’accord. Bidouille de sons étranges sur nappe de clavier, chatouillis puis arpèges de guitare, on ouvre en douceur. Voix « radio » de Wilson. On sent monter la tension. Bon sang, mais il joue avec nos nerfs ou quoi ? Bourdonnement de basse à l’appui. Et, oh, ça part quand ? Ben voilà, à 4’ tout rond. Légère chevauchée et solo de gratte. Nom de Zeus ! Quelle science de l’à propos dans cette montée ! Moi, c’est décidé, dans ma prochaine vie, je veux être ce type. A 6’, ça devient très sérieux. Salut, comment va ? Vous, c’est ? John, Mike, James, Jordan et re John ! Ok ! Moi, c’est Steve mais on m’appelle Genius, enchanté ! A 8’, on ralentit et on baisse le son des amplis. Ben oui, faut pas abuser des bonnes choses. Tiens, en passant, bien le bonjour à la bande des frangins Cavanagh. Quoi ? C’est déjà fini ? Ce que c’est chiant parfois le fading ! Et si j’appuyais sur la touche « repeat » ?
6. Mellotron Scratch (6:56) Hommage appuyé au vieil instrument chargé d’histoire? Trop facile et trop évident…mais vrai ! Et Steve, tu nous la joues quoi, là ? Nostalgique jusqu’au bout du manche, le gars ! Allez, c’est bon, laisse toi aller. Les seventies, bah oui, c’est fini, depuis longtemps. Mais je t’accorde qu’une petite plongée en apnée de temps à autre, ça fait du bien. Oui, moi aussi, Genesis et Floyd me manquent. Et je ne te parle pas des Beatles. Surtout les chants et les cœurs de Lennon et McCartney. Mais comme dirait Ringo, « on reformera le groupe quand John et Georges arrêteront d’être morts ! » C’est pas gagné.
7. Open Car (3:46) Bon, là, j’avoue ne pas comprendre…ou que trop bien ! Ok Steve, tu aimes le métal, nous aussi ! Et tu veux que ça se sache. D’accord ! Sans renier tes rêves stupides et ta bulle de lumière solaire. Rassures-toi, nous non plus on ne rejette pas cette période. Mais cette fin, quand même ! T’exagères pas un peu ?
8. The Start Of Something Beautiful (7:39) Voilà que ça le reprend! Petite immersion dans un passé pas si lointain. Vous aimiez Don’t Hate Me ? Evenless ? ou Hatesong ? Vous aussi, vous saviez que c’était le début de quelque chose de merveilleux ? Qu’une fois accrochés, vous ne pourriez plus vous en passer ? Et bien, vous êtes servis. Il faut dire que cette combinaison, basse roucoulante, guitare ondulante et claviers enveloppants, est un excellent remède contre la connerie musicale environnante. On est proche du nirvana. Non, pas « de » Nirvana.

9. Glass Arm Shattering (6:12). Ça ne pouvait pas finir autrement. Histoire de nous rappeler que P.TREE est à l’origine du revival psyché-rock planant, on a le droit à toute la panoplie nécessaire et indispensable. Guitare slide, rythmique apaisée, claviers analogiques, chant éthéré, puis le silence.

Si je n’ai rien dit sur la prod, c’est que, comme d’habitude, elle est exceptionnelle, mais vous l’auriez deviné sans mon aide. Du grand art que je vous laisse découvrir, si ce n’est dé jà fait, et commenter abondamment, ça va de soit. Voilà ! Comment ça, le disque de l’année ? Mais nous ne sommes qu’au printemps ! Bon, c’est comme vous voulez. Moi, j’ai rien dit ou alors vous lisez dans mes pensées…


Rédigé par : karadok | 20/20 | Nb de lectures : 15527




Auteur
Commentaire
jonben
Membre enregistré
Posté le: 04/05/2005 à 17h39 - (15411)

Porcupine Tree en album séléctionné!

Violent Solutions se ramollie. ;)



enontekis
Membre enregistré
Posté le: 04/05/2005 à 18h08 - (15412)
Album magnifique, pochette magnifique !!!
"Deadwing en live prend une dimension plus que grandiose". Bref, un album vivement conseiller pour les amoureux de musique qui fait voyagé les neurones sans recours aux LSD. :-)



Orphan
Membre enregistré
Posté le: 04/05/2005 à 18h35 - (15413)
J'ai tendance à me mefier des notes comme celle-ci, plus revelateur d'une forme de fanatisme que d'une réelle critique musicale.




vsgreg
Membre enregistré
Posté le: 04/05/2005 à 19h24 - (15414)
Oui Procupine Tree en selection, c'est deja le 3eme album que nous chroniquons du groupe et svp, cessez de ne regarder que la note uniquement, lisez la kronik qui temoigne d'un vrai enthousiasme pour ce nouveau cd ...

Metalfreak
Invité
Posté le: 04/05/2005 à 19h52 - (15416)
Album fabuleux, rien à redire, une merveille

Joss
Membre enregistré
Posté le: 05/05/2005 à 10h18 - (15424)
Houla 20/20 !!! moi même j'aurais pas osé.. Et pourtant quel album ! moi qui l'ai trouvé gentillet à la première écoute, c'était sans compter sur sa capacité à se dévoiler à chaque nouvelle écoute. Et que dire de Arriving somewhere la quasi-définition du bonheur musical :-)

20/20 ? mais combien va t-on mettre au prochain Dredg alors ?



Devin
Membre enregistré
Posté le: 05/05/2005 à 12h32 - (15432)
50/20 :)
Sympa ce PT j'ai 3 écoutes au compteur seulement , mais le 20/20 est proscrit ça c'est sûr . En fait je souscris tout à fait , une fois n'est pas coutume , à la chronique de Progmonster faite sur Guts of Darkness ; aussi bon que soient les morceaux , je trouve que Porcupine Tree a perdu une partie de son âme depuis In Absentia , et personnellement je ne souscris pas à cet éloge général.



Thortyir
Invité
Posté le: 05/05/2005 à 15h27 - (15436)
20/20 c'est ptet un peut beaucoup... Largement 18 cependant...

sixXsix
Invité
Posté le: 05/05/2005 à 15h31 - (15437)
Wow qu'elle précizion Thortyir, t'est vraiment fort ;-)

Donnie
Membre enregistré
Posté le: 05/05/2005 à 15h45 - (15439)
j'adore cet album!!
les melodies sont tout simplement magique



Nifelheim
Invité
Posté le: 05/05/2005 à 16h01 - (15440)
Même avis que Devin, les titres sont bon mais je ne retrouve pas sur cette album l'émotion dégagé par un "Trains" ou "Soud Of Muzak", ou aussi la tristesse d'un "Collapse The Light Into Earth"

N'empêche je suis prets à parier que cet album aura maximum 1-2 semaines de vie, pas plus..

ragus
Membre enregistré
Posté le: 05/05/2005 à 18h16 - (15443)
moui bof, je suis pas touché. 10/20 pour moi.



CanCorps
Invité
Posté le: 05/05/2005 à 21h16 - (15447)
Je vais mettre une note à la note : 7/20.

neumann
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2005 à 01h09 - (15449)
Alors moi je l'adore cet album, de plus en plus. Je l'attendais avec impatience après le délicieux In Absentia. Un vrai petit bijou. On ne s'en lasse pas. C'est peut etre un peu éxagéré 20/20, mais je pense que c'est assez représentatif de l'enthousiasme que peux procurer par instant une musique aussi riche. Bravo Mr Wilson. J'étais au concert samedi dernier à l'Elysée....du bonheur koi!



Total War
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2005 à 09h04 - (15451)
Un très très bon album, malgré une première écoute un peu un peu décevante... car comparé au précédent il est quand même en dessous... 17/20



Maxouille
Membre enregistré
Posté le: 08/05/2005 à 21h28 - (15500)
Un très très bon album de Porcupine, vraiment je ne m'en lasse pas !
Bravo mister Karadok pour cette kro bien lâchée :)



[SysTem]
Membre enregistré
Posté le: 09/05/2005 à 04h35 - (15506)
"puis le silence." et après le silence, un titre caché. Dans la continuité de Lazarus d'ailleurs
Sinon superbe album, deja dans ma liste des meilleurs de cette année



Joss
Membre enregistré
Posté le: 09/05/2005 à 13h25 - (15510)
– "puis le silence." et après le silence, un titre caché –

hein ?

vince_icedboy
Membre enregistré
Posté le: 09/05/2005 à 14h57 - (15513)
je pense qu'il fait allusion à la nouvelle version de "shesmovedon" (de l'album lightbulb sun) dispo en titre caché sur la version U.S de l'album.



cursed_to_kill
Invité
Posté le: 23/05/2005 à 22h42 - (15861)
Donc pas de bonus track sur la version d'europe?

blackfield
Invité
Posté le: 17/09/2005 à 23h08 - (18923)
quoi dire sur ce fameux steven....il est tres grand....comme on peut toujours mieux faire,je vais lui donner 19.5/20

50Miles
IP:86.72.99.142
Invité
Posté le: 02/05/2013 à 10h31 - (107209)
Je reste étonné du concert de louanges que reçoit cet album (tout comme je suis étonné de la volée de bois vert récolté par "The Incident" bien meilleur que ce "Deadwing" à mon sens). C'est sûrement le disque le plus "facile" et commercial du monsieur. On trouve les mêmes enchaînements d'accords et mêmes plans sur bon nombre de morceaux ("Shallow"/"Open Car"/"Arriving Somewhere"/"Halo") ; je ne trouve pas de redondances aussi flagrantes dans les autres opus. "Arriving Somawhere" devant laquelle beaucoup s'extasient me semble assez pauvre (deux accords et quelques effets, c'est un peu maigre) et trop longue. En matière de compos épiques, je préfère mille fois "Russia On Ice", "Anesthetize" et "Time Flies", mieux construites et consistantes (et émouvantes, ce qui est le plus important).
Peu à peu, j'ai appris à vraiment apprécier cet album, qui n'est de toute façon pas mauvais (j'aime beaucoup "The Start Of Something Beautiful" et "Glass Arm Shattering") mais "Deadwing" reste le maillon faible de la discographie d'un groupe que j'adore par ailleurs.

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