Albums chroniqués avec 6 mois de retard, deuxième partie

« Vieux Motard que Jamais », oui, c’est bon, on a compris...
Mais je me devais absolument de vous parler de ce second album des Tchèques de Poppy Seed Grinder, même 6 mois après sa sortie, car, histoire de commencer par la conclusion, cet album est vraiment sympa et terriblement dévastateur !

Second album des Tchèques, donc, après un premier opus, « Oppressed Reality », sortie en 2004.
A l’époque, notre illustre Tonton avait trouvé cet album bien, mais pas top.
Il s’agissait de Brutal Death à la sauce Fetus Mourant, assaisonné de Gruik, sympa mais pas extraordinaire non plus.
Qu’en est-il 4 ans plus tard ?
Eh bien les Poppy Seed Grinder ont muri, travaillé, grandi, décuvé, je ne sais pas quelle option choisir, mais une chose est sûre : « Humanophobia » est nettement supérieur à son prédécesseur !

Pas de surprise d’un point de vue strictement musical, il s’agit de Brutal Death très groovy et toujours saupoudré de passages plus Grind, toujours dans la veine de ce que faisait Dying Fetus à la fin du siècle dernier.
Sauf que.... avant, les hachoirs à viande déambulaient avec leur Death Grind sans grande prétention mais bien foutu ; alors qu’aujourd’hui, petit hachoir à viande est devenu grand, et on peut sans hésitation affirmer que les Tchèques peuvent revoir leurs prétentions à la hausse, tant ce « Humanophobia » est poutrement réussi !
Pas besoin de changer la recette, les boucher l’ont bien compris ; ils ont juste triplé les quantités d’efficacité et multiplié par 10 les quantités de feeling et de groove, et hop ! Hachez, emballez, c’est pesé !

Bien aidé par une prod’ puissante et compact, permettant d’amplifier le rendu des baffes sonores des gaillards, ce « Humanophobia » est donc terriblement efficace.
Oscillant entre Death, BrutalDeath et Grind, jonglant donc d’un tempo ultra-rapide à de furieux et dévastateurs breaks, en faisant de réguliers détours par les blastbeats, les mid-tempos et les accélérations dévastatrices, les 8 compos de cet opus sont un hymne au headbangue et aux bastos en pleine poire.

Côté hurlement, on navigue entre growls bien gras et braillement du cochon d’Inde en rut, avec parfois doublement entre ces deux chants ; assaisonné de quelques touches de GruikGruik très porcin, sans oublier les quelques hurlements non répertoriés et parfois barges, cela permet de mesurer l’étendue des capacités vocales de Cifron.

Techniquement, les Poppy maîtrisent vraiment bien leurs instruments, et certains riffs possèdent ce petit plus technique (sans être trop technico-technique) qui apporte un poil de mélodie dans ce Death Grind bourrin.
Mais surtout, je l’ai déjà dit, et j’insiste : c’est ce Groove fantastique, jouissif, et bourrin à la fois, qui surélève cet album au rang d’album surpuissant et terriblement efficace.
Chaque compo possède son petit passage jouissif, son break de tueur, son accélération de malade ou son riff accrocheur : ne vous fiez pas au premier titre, « Concrete World », qui tape plus dans le Death que dans le Brutal : son groove imparable et son p’tit solo consistent pourtant en une très bonne entame.
Mais les choses sérieuses commencent avec « Fetus of Hatred » : un p’tit sample, et vlan ! Du Brutal Death jouissif et puissant, aéré par un break terrible, enchaîné d’une accélération violente et de blast beats, saupoudré de hurlements variant du « Gruik » au « Growl », et suivi ensuite d’une terrible alternance entre des breaks ultra groovy et des accélérations bien Grind Death : du Poppy Seed Grinder dans toute sa splendeur !
« Monkey Syndrome » est tout aussi efficace, articulée autour d’un break central mid-tempo, et enrobée de multiples changement de rythmes et variations de tempos. « Monument of Depravity » tape majoritairement dans le gros brutal qui tache, avec tout de même quelques incartades du côté des breaks briseurs de nuques.
Et que dire du titre éponyme, avec ses enchaînements apocalyptiques entre furie grind, accélérations bourrines et passages purement Brutal Death, le tout saupoudré de 4 ou 5 hurlements différents.

C’est difficilement descriptible, mais les 30 minutes d’« Humanophobia » sont un vrai sans-faute, et à la fin, on en redemande, tellement c’est bon ! Chaque titre est unique, terriblement accrocheur, varié et efficace, tout en restant extrêmement bourrin et pêchu.
Inspiré entre autres effectivement de Dying Fetus, on pense aussi parfois à Cannibal Corpse sur les quelques relents de Death, à Fleshless (époque « Nice to Eat You ») pour cette maîtrise dans l’alternance des tempos et changements de rythmes, ou encore à Soils Of Fate pour les couches de groove et de breaks.

Brutal jusqu’au bout des baguettes, P.S.G. ne se contente pas cependant de bourriner non-stop, et officie tout aussi bien dans l’écrasage de nuque à coups de rythmiques bien lourdes et grasses et de passages typiquement mid-tempo.
Les enchaînements « Passages bourrins / Break de tueur / accélération de malade / Passage Mid-Tempo » sont fluides et efficaces, et le quatuor maîtrise l’alternance entre passages légèrement techniques, changement de rythmes et bourrinage à gogo, tout en ajoutant par-dessus des couches de hurlement hystériques ou porcins. Bref, du tout bon !!

Encore une fois, rien d’original, mais, honnêtement, quand le Brutal Death est aussi bien foutu, aussi jouissif et accrocheur, il n’y a pas besoin d’arguments supplémentaires :

Achetez, et Headbanguez, c’est tout.

« Poppy Seed Grinder - Nous vous devons plus que du Brutal »

« Humanophobia - Un Poppy, et ça repart ! »

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Rédigé par : ..::Ju::.. | 17.5/20 | Nb de lectures : 11229