La kronik qui va suivre va forcément faire des mécontents. En effet, cracher sur le gothic-metal est chose fréquente et j'avoue que je ne me gène pas non plus quand je me trouve confronté à des productions de seconde zone - je ne vais pas vous faire un dessin, les exemples ne manquent pas. Ce Poisonblack constitue d'ailleurs une difficulté d'envergure pour tout kronikeur qui doit s'y coller. La musique des finlandais peut être interprétée de diverses manières. Le pessimiste et le blasé y verront une galette pas originale pour un sou, débordant de jolie mélodies et constituée de morceaux à l'architecture souvent simpliste. Il est certain que l'écoute de "All else is hollow" ou de "In lust", mielleux, aérés et remplis de bonnes intentions servira largement leurs arguments nihilistes. L'optimiste que je suis au moment de la rédaction de cette kronik trouvera de belles intentions dans le très bon "The Exciter", des mélodies aisément mémorisables sur la plupart des titres et quelques points d'orgue que sont "The glow of the flames", "Lay your heart to rest", "The state" ou "Illusion-Delusion". Sur des bases d'un gothic-metal tout ce qu'il y a de plus basique, Poinsonblack a réussi à construire quelque chose de très cohérent et qui, sur la majeure partie de ses 45 minutes, tient la comparaison avec la tête du peloton. Pour ceux qui ne suivraient pas l'actualité, sachez que ce groupe compte dans ses rangs l'excellent vocaliste de Charon J.P. Leppäluotos et que le fondateur et guitariste n'est autre que Ville Laihiala ("laihiala, laihiala, qu'elles sont jolies les filles de mon pays, laihiala, laihiala..." ok, je sors...), frontman de Sentenced qui a désiré reprendre en main un manche qu'il a délaissé depuis pas mal d'années. Même si cette galette n'atteint pas le niveau de maîtrise du dernier Charon sur lequel je vous conseille de vous jeter et qu'elle n'a pas la profondeur d'un disque de Sentenced, elle peut constituer un intermède agréable, qui repose les oreilles et qui possède quand même quelques petites vertus mélodiques bien senties. En ces temps où HIM dévie vers la pop, où To/Die/For fait n'importe quoi et que la relève du genre n'est pas du tout assurée, ça serait de toute façon bête de faire la fine bouche...


Rédigé par : Loufi | 13,5/20 | Nb de lectures : 7477