L’Amérique du Sud est connue pour ses groupes de thrash et de black primaire, voire de heavy. Mais un petit pays résiste encore et toujours à l’envahisseur. Ce pays, c’est le Chili, qui propose sa petite scène Doom. Vu que le pays est tout petit (métalliquement parlant), on retrouve des connexions entre chaque groupe. Prenons le cas de Mar de Grises, le chef de file de la scène. Dedans, on retrouve deux membres de Mourners Lament. Et dans Mourners Lament, on retrouve le batteur de… Poema Arcanus, merci à ceux qui suivent. Ce n’est pas le bon endroit pour faire un cours sur le doom chilien, mais jetez une oreille sur les 2 groupes précédents, mais également sur Procession, ça en vaut la peine.

Passons maintenant à Poema Arcanus. Formé en 1992, le groupe a pas mal roulé sa bosse car ce "Timeline Symmetry" est son 4èmee album. D’ailleurs, Uriel avait déjà chroniqué "Iconoclast" (le 2ème album) en 2002. Prenez votre fouet, votre chapeau et votre cuir et allez faire un peu d’archéologie pour retrouver son avis. Sorti sur Aftermath Music (ne pas confondre avec le label de hip-hop du même nom), responsable des sorties de Sarkom, Runemagick, The Funeral Orchestra, l’excellent Ljaa ou encore Mourning Beloveth (l’album "The Sullen Sulcus"), ce nouvel album devrait se trouver relativement facilement dans toutes les bonnes crèmeries.

Comme je le disais dans ma petite introduction, Poema Arcanus pratique du doom. J’utilise exprès le terme générique doom sans spécifier plus, car Poema Arcanus fait partie de ces groupes qui mélangent sans vergogne plusieurs sous-genre pour arriver à ses fins, à savoir un résultat varié, réfléchi, mais intelligent. Avant que le chant n’arrive, l’impatient aura tôt fait de classer ce groupe dans la case doom-death-chiant. Mais sur le premier morceau, le chant sauve tout, et force à poursuivre l’écoute. Principalement clair tendance grave, pour bercer les douces donzelles, le chant est plutôt classieux et donne une identité au groupe. Pas totalement parfait dans l’exécution, il y a un truc qui fait qu’on accroche. Le chanteur part également dans des envolées death, et me fait alors penser à Mickael Akerfeldt. Enfin, à de rares moments, quelques grognements se font également entendre. Musicalement, PA évolue dans un doom mélodique varié, rappelant aussi bien les premiers Anathema, Evoken ou les premiers Paradise Lost, sans oublier leurs compatriotes de Mar de Grises (sans le côté atmo). Une espèce d’ambiance romantique se fait sentir, heureusement pas mielleuse pour autant. L’absence de clavier y est pour beaucoup, et c’est la triplette guitare/basse/batterie qui fait tout le boulot. Pendant une heure, on est submergé par la classe de la musique de PA. Très varié, le groupe n’hésite pas à faire côtoyer des passages très calmes et mélodiques avec des passages plus intenses, denses et lourds, désespérés. Si l’ensemble est très homogène, les morceaux sont plutôt variés, et on ne s’ennuie quasiment jamais.

Je dis quasiment, parce que le groupe a quand même une tendance à placer des petits passages mièvres, qui ont eu le don de m’énerver. Très classe dans l’ensemble, les Chiliens n’hésitent pas à poser quelques passages pour faire pleurer ma cousine Clara, 15 ans, qui est fan de Twilight (le film, pas le groupe). Ces passages, heureusement rares, n’en baissent pas trop le niveau général de l’album. Album qui vous l’aurez compris, est franchement bon. Si vous aimez les autres groupes de la scène chilienne, foncez. Si vous aimez les vieux Anathema et Paradise Lost, ou en d’autres mots, le doom mélodique pas trop girly, foncez.


Rédigé par : Kryde | 15/20 | Nb de lectures : 10754