PLEASURE AND PAIN - Exit gate (Dreamcell11 Records/Aural Music/Season Of Mist) - 30/07/2004 @ 15h13
Avec ce genre de kroniks, je me heurte à un problème de plus en plus récurrent. Comment mettre une note acceptable à un produit dont la teneur n'intéresse pas 98 ou 99% de nos lecteurs ? C'est tout à fait à l'honneur de la maison de disques de nous manifester sa confiance en nous faisant parvenir ses sorties mais j'avoue que je suis parfois un peu à l'aise au moment de devoir juger une galette de ce type en mon âme et conscience.
Pour ce qui est de cet album du quatuor de Pleasure & Pain, la problématique est donc bien présente car on se retrouve, en lieu et place du métal majoritairement kroniké ici, avec un rock gothique typique des années 80 quand les fabuleux Sisters of Mercy envahissaient le coeur de tous une population de goths dévoués et authentiques, comprenez pas les jeunes idiots contemporains qui se croient gothiques dès qu'ils piquent le collier de leur chien.
Il faut avouer que ces italiens ont mis le paquet pour leur premier album. A aucun moment, on ne se croirait en présence d'un disque sorti après 1990 à part un côté électro plus poussé qu'à l'époque ("The voice"). On se retrouve donc avec un disque qui présente logiquement tous les avantages et les inconvénients de ce style. Pour les avantages, on sait d'avance à quoi s'attendre, c'est sombre, lancinant avec des vocaux plutôt impersonnels et la guitare vient se superposer à la rythmique uniquement pour apporter quelques touches mélodiques typiques. Et il faut reconnaître qu'ils le font plutôt bien. Du côté des inconvénients, on ne sortira pas un poil de ce que les Sisters, The Mission, Ikon, Fields of the Nephilim ou autres Clan of Xymox ont contribué à créer. Comme groupe actuel similaire, ils me font penser aux Autrichiens de Floodland dont le dernier album "Decay" est très intéressant dans le style.
De plus, ce disque n'a rien de vraiment enthousiasmant sur la durée, même pour les amateurs de goth les plus acharnés. Aucun morceau ne reste véritablement en mémoire et on s'ennuie carrément au bout de quelques écoutes. La faute en incombe (ou en décombe ?) en particulier aux vocaux souvent trop monocordes dont l'intonation neutre au possible finit par énerver. C'est dommage, car certains passages de guitares, qui doivent beaucoup à The Cure, sont agréables.
Devant ce disque globalement correct mais qui ne restera nullement dans les annales, je ne peux donc que donner une sentence qui s'approche dangereusement d'une moyenne qui ne contribuera pas à sortir ce groupe d'un anonymat qui le poursuivra encore longtemps s'il ne songe pas à étoffer un peu son songwriting à l'avenir. Pour découvrir ce style, essayez plutôt les deux derniers Clan of Xymox. Vous m'en direz des nouvelles.


Rédigé par : Loufi | 12/20 | Nb de lectures : 8039




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