PLANKS - Perished Bodies (Golden Antenna) - 09/10/2015 @ 08h28
Planks baisse pavillon ! Leur étendard ne flottera plus au-dessus de la scène Metal. Les allemands laissent néanmoins une dernière trace de leur passage en sortant Perished bodies, petit dernier de la trilogie débutée par The Darkest Of Grays puis suivie de Funeral Mouth. Ultime témoignage de leur épopée musicale, il reprend pour la troisième fois le même thème, à savoir le cheminement d’une personne à travers ses préoccupations, sa désolation puis son exil. Le nom de Perished bodies est à juste titre en étroite corrélation avec la fin de vie du combo ; laissant un beau testament à la croisée de plusieurs émotions, plusieurs styles de Metal, pour des chemins qui se séparent.

Les teutons ne font pas 2 fois la même erreur, et se perfectionnent perpétuellement. Leur précèdent album -très bon au demeurant- ne me faisait tristement pas penser à Planks, mais à plein d’autres formations. Pas forcément plus séduisantes, celles-ci étaient simplement arrivées avant à nos oreilles. Tout me rappelait l’ambiance de l’une, l’exécution de l’autre, ou encore la thématique d’une dernière. Funeral Mouth, que j’aurais dû davantage valoriser lors de ma prose parue dans ces pages en 2012, insufflait une interprétation germanique et éthérée des opus de Tombs. Ce petit dernier évoque, enfin, du Planks pur jus. Il était temps !

Pour métaphore, Planks est le nuage opaque, menaçant et prêt à craquer, mais sans pour autant sortir de ses gonds. Non, il ne passe pas à l’acte. Jamais ! La cadence très homogène tout au long de ces 9 titres pourra rebuter les plus impatients à la recherche d’immédiateté et d’explosivité. Le trio n’est pas pressé et distille un venin enivrant qui fait la part belle aux atmosphères grises procurant cette sensation d’accablement. Perished bodies ne verse pas dans l’agressivité purement Metal: pas d’assaut ravageur, pas de riff inoubliable, mais en contrepartie une tension continue qui nous tenaille de la première à la dernière seconde, donnant un sentiment, non pas de malaise, mais plus de résignation. La pochette – façon film indépendant allemand - immortalise très bien ce que cette poisse musicale dégage.

Accablé, l'auditeur baisse les épaules. Il reçoit de plein fouet le chant mis très en avant dans la composition et le mix. Malveillante et emplie de désespoir, la voix de Ralph Schmidt joue sur plusieurs tableaux. D’un côté, ses vocaux clairs découragés qui soutiennent les riffs de gratte ; de l’autre son chant rugueux et éraillé, majoritaire, qui lance les offensives. ‎La guitare vicieuse est simple, et accompagne le malaise. Elle envoûte la musique de son aura pleine de spleen. Le batteur aime beaucoup ses cymbales. Le bassiste, très bon au demeurant, aime sortir du carcan rythmique et offrir quelques soli bien sentis. J’adore ce style de Metal où chacun tient une part prépondérante dans l’échafaudage artistique, sans besogner dans l’ombre pour le guitariste ou le chanteur.

Sludge, Post Metal, pop anglaise façon The Cure, musique alternative 90’, doom, postcore, la formation de Mannheim balance tout ce qu’elle a dans le ventre et jongle entre les envolées harmonisées et les ambiances poisseuses, entre les riffs stridents et les structures typique english des années 80’, pour offrir une palette de sons riches, menant à mal les étiquettes. D’ailleurs, selon les dires de son leader Ralph, leur principale influence n’est pas très Metal, et n’est autre que The Cure. Il explique dans une récente interview que leur première sortie est inspirée des débuts des anglais, qu’elle est la descendante de Three Imaginary Boys. Puis The Darkest Of Grays est leur Pornography à eux, et Funeral Mouth leur Kiss me, Kiss me, Kiss me. La suite logique voudrait que Perished bodies se rapproche de Disentegration ; pour les albums les plus aboutis de chaque groupe.

Plus personnel et marquant que le précédent, le nouveau et dernier cd n’en reste pas moins flegmatique ; et je ne crois pas lui préférer celui-ci au précèdent. Planks offre en guise d’adieu un opus homogène sans moment faible, et tire sa révérence de belle manière.




Rédigé par : Bras Cassé | 15/20 | Nb de lectures : 8480




Auteur
Commentaire
Poney
IP:132.212.216.68
Invité
Posté le: 09/10/2015 à 15h13 - (118227)
Merde, cet album de Planks sera le dernier? Amère déception tant ce groupe déborde (débordait) de talent. Funeral Mouth était un putain d'album et ce Perished Bodies, bien que je le trouve pareillement un peu en deçà de son prédécesseur, est un épitaphe plus qu'honorable de la part d'un groupe bien trop sous-estimée.

Planks, c'est simple : c'est du Tombs mais en bien.

Ennemie
Membre enregistré
Posté le: 10/10/2015 à 11h43 - (118244)
C'est super!



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