Derek Sherinian a mis 5 ans pour donner un successeur à Moonbabies. Entre temps, il a privilégié l’expérience en solo en sortant 3 albums. Black Utopia (2003) - Mythology (2004) – Blood Of The Snake (2006).

Fondamentalement, qu’est-ce qui différencie le Sherinian en solo de celui qui pilote Planet X ? Je serais tenté de vous dire « pas grand-chose ! ». Tout repose sur les claviers et divers invités de marque viennent apposer leur griffe sur des compositions en majorité instrumentales. La seule différence notoire est le côté métal plus appuyé chez le Sherinian en solo alors que Planet X – et notamment Quantum – donne plus franchement dans le jazz rock fusion.

Quantum est donc moins métal. La présence massive de musiciens issus du jazz rock explique sans doute ce virage. On note ainsi la présence de pointures telles que Allan Holdsworth à la guitare (Soft Machine, UK, Gong), autre guitariste Brett Garesed (John Farnham), le bassiste Rufus Phiulpot (Al Di Meola) et le batteur Virgil Donati (Steve Vai). Impressionnant non ? Quand on vous dit que Derek n’a pas la grosse tête…

Peu de changement donc à attendre de ce troisième album. Tous les ingrédients sont là pour emballer le fan déjà acquis à la cause de l’ex D.T. Haute technicité au sein de compos réellement dingues ; breaks de ouf, solos de guitares « abracadabrantesques » d’Holdsworth, (Desert Girl - The Thinking Stone ), performances de claviers venues d’une autre planète (X en l’occurrence !). La basse de Phiulpot groove à souhait, la batterie de Donati « Vishnu » (Matrix Gate - Quantum Factor) entraîne tout ce beau monde dans un cataclysme sonore qui rappelle les belles heures de feu LTE en plus mélodique toutefois.

Le tout parfaitement équilibré car Sherinian ne joue pas les enfants capricieux. Tout le monde s’exprime largement sans exclusive ni ego surdimensionné. Mais je l’admets, il faut aimer cette embardée permanente dans les contrées intello propre au jazz rock prog métallisé. Ça risque fort de faire fuir les anti branleurs de manches et autres agitateurs de claviers. Mais bon, comme on dit, hein, si ça leur plaît pas… Je sais pas moi, c’est pas grave, y a le Tour de France ou Interville !

Plus sérieusement, Planet X ne change pas et c’est pour ça qu’on l’aime. En écrivant ça, j’ai l’impression de dire une énorme connerie ! Pourquoi ? Ben, parce que chez certains groupes, la stagnation est une tare et chez d’autres une qualité. Allez comprendre ! Tous fous ces kronikeurs…


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 10403