Vous le savez, les épiciers de Nuclear Blast ont ouvert une succursale: Anstalt Records qui se targue d'être LE label indépendant ultime, ultra Underground, le label qui en a assez dans le futal pour ne signer que des groupes de ouf et patati et patata… Über brutal!!! C'est PITBULL TERRORIST qui rejoint la niche avec un album de Grindounet à la liqueur de petit pimousse coupé à un Death Petit Bateau. Après le Bledina Death de MILKING THE GOAT MACHINE, voilà le Haribo Grind… Sucré, niaiseux et gnan-gnan.

Les quatre membres de ce groupe préfèrent garder leur anonymat derrière une cagoule pour continuer leurs activités clandestines sans être inquiétés par les autorités compétentes… Ha! Saligauds de BRUJERIA: ils ont tout repiqué à PITBULL TERRORIST!… Hem… Ce groupe qui – d'après la promo – rassemble l'élite de l'extrême international démoule un album qui fait dans le Death/Grind sans arôme. En se farcissant les dix-huit titres de "C.I.A.", on est vite terrassé par l'ennui. Malgré l'entassement de riffs joués à un tempo relativement élevé, on n'est jamais parcouru par le moindre petit frisson. PITBULL TERRORIST s'agite, crispe ses petits bras musclés et fait le beau pour en foutre plein les mirettes du badaud avec un son bien lisse, bien gentillet, bien comme il faut... Ca pioche vaguement dans un Grind NASUMesque en carton pâte qui est incapable de groover un minimum, ça s'inspire mollement du Hard Core Brutal de HATE PLOW et ça tricote des océans de riffs encastrés les uns dans les autres sans réelle cohérence. Les cassures de rythmes (très souvent mal venues) sont redondantes si bien qu'on a bien du mal à rentrer et à rester dans ce foutoir. Ni chaotique, ni technique, c'est un patchwork plat d'idées avortées qui finit par devenir vite saoulant. Sans relief, cet album est extrêmement répétitif. Les seuls titres qui se dégagent du lot brillent de par leurs voix claires complètement nunuches qui s'essaient à un Heavy Metal de fin de série.

A défaut d'être énervé, PITBULL TERRORIST est énervant. On écoute cette rondelle en attendant la fin avec impatience. Un peu de ABORTED javellisé, des plans Hard Core qui ne feraient pas mosher un parkinsonien, et une longue et pénible dallée de Grind de supermarché digne de GRYMT épaulée par une voix de crécelle sans verve ni panache… Bon, je lâche le mot: c'est insupportable de bout en bout. Un album sans queue ni tête qui vous la prendra vite… la tête pas la queue! Poussif, laborieux et – chose plus grave – singulièrement inefficace.

PITBULL TERRORIST apprendra à ses dépends que n'est pas BIRDFLESH qui veut. On suppose que ces terroristes aux dents de lait auraient bien aimé bouffer dans la gamelle de ce genre de groupes: pétage de plomb, hystérie et un feeling à vous fendre les rotules… Bah non, c'est râpé et tout sonne faux. La musique, le concept et le "message" (aussi subversif que les slogans bidons que je peignais au Tippex sur mon cartable en troisième), tout tombe à côté de la plaque.

Mais bon, ce n'est pas ma kro qui changera le monde… Si le fait de signer ce genre de groupes leur permet de payer leur loyer, je suis content pour eux. Par contre, soyez assuré qu'en allant gratter un peu le terreau du Death/Grind vous trouverez mille fois mieux que cet album qui aura une durée de vie aussi longue que celle d'une dinde durant la période de Noël…


Rédigé par : Cobra Commander | 05/20 | Nb de lectures : 12014