PIGEON - Demo (Throatruiner) - 18/06/2010 @ 09h56
Je vous vois déjà venir… « Ah ah PIGEON, quel nom à la con… ». Bah pourquoi ? Y’a bien Jument, Tarantula Hawk, Horse The Band, Bulldog Courage, Platypus, Dogs Of War, Totorro alors pourquoi pas PIGEON ? Ben voilà. Surtout que niveau zik, les Bretons envoient le bois. Et pas qu’un peu. Officiant dans un autoproclamé « Funeral Hardcore », le groupe parvient à balancer la purée dans la lourdeur et l’agression. Cette première livraison propose deux titres pour une durée frôlant le quart d’heure, empruntant sa violence au hardcore le plus sombre et le plus noir et sa lourdeur à toute la scène «sludge postmescouilles ». Un genre un peu « mode » pour le moment mais qui, lorsqu’il est fait avec talent et rigueur, possède un potentiel destructeur égale à la machine à baffes des Sous Doués. Et croyez-moi, la machine à baffes elle fait putain de mal. PIGEON entre-t-il dans la catégorie des groupes talentueux et rigoureux. A première vue j’aurais envie de dire oui. Oui et non.

« Birth Control Manifesto », le premier des deux titres en met plein la vue et s’avère diablement efficace malgré l’influence (trop) marquante d’AmenRa. Le quintette belge semble l’une des sources d’inspiration principales des Bretons. On retrouve les mêmes ambiances « funéraires », la lourdeur de la section rythmique combinée à des riffs de guitare froids et désenchantés mais non empreints de mélodies qui caractérisent les Belges. Voilà pour la base musicale de PIGEON. Mais loin de se contenter d’un statut de clones doués mais sans intérêt, les volatiles se servent de cette base pour aller plus loin et commencer à se trouver une identité et un son propre. Parce que le sludge et la lourdeur « postmachintruc » c’est bien mais les déflagrations de rage et de violence c’est mieux. On retrouve donc, entre deux riffs de mammouth, des éclairs de violence épileptiques made in Gaza ou Converge dans une moindre mesure. Le mix de ses deux composantes, angoisse et épaisseur latente d’un côté, agressivité et coup de latte presque hardcore de l’autre se révèle efficace à défaut d’être foncièrement original. Ce premier titre fait office de bonne carte de visite du groupe car il présente toutes ses influences couplées à une solide faculté d’écriture et une bonne connaissance de la musique. Un premier titre vraiment convaincant donc malgré le spectre Amenraien parfois trop prégnant.

Le deuxième titre fait, quant à lui, plus dans le doom sludge à la Overmars mais shooté aux anabolisants. Malheureusement ce qui fonctionnait bien sur le premier morceau, à savoir la faculté de s’inspirer des meilleurs pour composer une musique hyper efficace et chiadée, marche ici moins bien. En axant sa musique sur le côté lourd, épais et lent, le groupe perd de sa violence et finit par frôler l’ennui en fin de parcours. Un petit dégraissage n’aurait pas fait de mal là-dedans afin de perdre en graisse pour gagner en muscle. Un peu dommage de finir sur une note mitigée alors que le démarrage était plus qu’encourageant. Jean Alesi style quoi.

Niveau son maintenant, on se trouve face à une demo DIY donc faut pas s’attendre à du Tue Madsen ou du Peter Tagtren. Le son est raw, sale et rugueux bien comme il faut, seyant parfaitement à la musique et rendant hommage à la lourdeur du duo de basses du groupe breton. Les ambiances sont bien rendues, le seul défaut vient d’un manque de patate et de volume mais c’est pas bien grave tant la prod est vivante et tout sauf clinique. La voix elle, ne fait pas dans la dentelle. L’impression que Mtths, vocaliste du groupe, s’est fait greffer des cordes vocales rouillées. Chaque note semble arrachée plus que scandée ou chantée. Imaginez un Roger Miret black metal se gargarisant matin et soir avec du gravier avant de se rincer la bouche au karcher. L’effet est saisissant et apporte une vraie plus-value au son des colombidés.

Un groupe toujours en gestation donc avec un univers musical et visuel fort mais qui se cherche encore malgré potentiel évident mais aux influences encore trop présentes. Parfois très convaincant, parfois tiraillé entre ses envies de violences brutes et de lourdeur craspec… En fait PIGEON c’est un enfant asocial et suicidaire dans le corps de John Cena.

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Rédigé par : Seb On Fire | 3.25/5 | Nb de lectures : 12854




Auteur
Commentaire
Velvet Kevorkian
Membre enregistré
Posté le: 18/06/2010 à 11h44 - (84758)
Oiseau à la grise robe,
Dans l'enfer des villes
À mon regard, tu te dérobes,
Tu es vraiment le plus agile.

Dsl...

Alain Frost
Membre enregistré
Posté le: 18/06/2010 à 12h12 - (84760)
Ta chro fait envie Seb (malgré les bémols que tu cites), je vais jeter une oreille là-dessus sans tarder.

MoiZ
IP:213.41.8.246
Invité
Posté le: 18/06/2010 à 14h58 - (84762)
"doom sludge à la Overmars"
MOUAHAHAHAHAAHAHAHAH

Ont-ils seulement déjà joué l'un ou l'autre?


XXuK
Membre enregistré
Posté le: 18/06/2010 à 17h37 - (84763)
Même pensée que Velvet Kevorkian :-)

Pondababa
Membre enregistré
Posté le: 18/06/2010 à 22h47 - (84766)


2/10

Xavier
IP:90.1.241.10
Invité
Posté le: 18/06/2010 à 22h55 - (84767)
T'as raison, je mets pas mieux.

J.R.
IP:90.21.30.22
Invité
Posté le: 19/06/2010 à 20h03 - (84778)
Je ne peux pas coller de lien Youtube.
Donc demandes-y : "Pigeon, why do you frighten me?"

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