Après la triplette démoniaque enfantée entre 2004 et 2008 (soit un album tous les 2 ans), PHAZM s'était fait plus que discret au point de ne pas savoir si le groupe était encore en activité (ou pas).
Et puis, lors du passage d'ENTOMBED à Nancy en novembre 2012, le groupe lorrain - qui ouvrait alors pour le combo suédois - avait souhaité officialiser son split, mais il y a des choses dans la vie qui ne se commandent pas et, ce soir là, poussé par le public, la magie est revenue redonnant ainsi envie à PHAZM de continuer à exister et, de ce fait, de rallonger encore un peu sa discographie. 8 ans après "Cornerstone of the Macabre", c'est aujourd'hui chose faite, et très bien faite même !

"Scornful of Icons", le nouvel opus du gang, présente un quatuor au line-up renouvelé puisqu'en plus de Pierrick Valence (guitare/chant) et Gorgor (batterie), on compte Joss Dréau (GENERAL BIZZARE, R.O.A.D., MEHR) à la seconde guitare et Fabien W. Further (WHEELFALL, CHAOS ECHOES, FWF) à la basse. Et ces 4 cavaliers de l'Apocalypse de proposer un album court (un peu moins de 40 minutes) pour 8 titres où le Black'n'Roll si particulier du groupe présente ainsi de nouvelles facettes.

Enfanté dans des conditions particulières (voir le dernier blog de Pierrick en date), l'album peut être vu comme une sorte de voyage musical (et spirituel ?). Des mélodies toutes droites issues du Black scandinave de la fin des 90's (celles de "Ginnungagap", "Ubiquitous Almighty" et "Scornful of Icons" que n'aurait pas renié EMPEROR dans sa façon de mélanger les différentes parties de guitares soutenues par un discret clavier, les riffs de "Never to Return") en passant par des ambiances chamaniques (la partie centrale de "Conquerors March" devrait vous emmener très loin, le chant de gorge - déjà présent sur "Ginnungagap"- y participant pleinement) sans oublier la partie "'n'Roll" et son groove diabolique ("Howling for you" en est certainement le meilleur exemple).
Vous rajoutez à cela une production en béton mitonnée par Gorgor (en plus d'être aux baguettes, il est également derrière les manettes), une mise en place de folie, des arrangements ciselés, la voix toujours aussi glaçante et rampante de Pierrick qui se la joue également shreddeur démoniaque (quels soli !!), un groupe plus que solide en pleine possession de ses moyens et vous obtenez là l'album Black français de 2016.
La qualité des compositions et des arrangements sont là pour en témoigner (je signale juste que les titres durent en moyenne 5 minutes, ça donne une idée de tout ce qui peut s'y passer...).
Et puis un groupe qui se permet d'avoir un featuring de Manu Eveno de TRYO au violon sur le titre qui donne son nom à l'album (sur lequel s'illustrent également Jean-Claude CONDI, luthier spécialisé en nyckelharpa et Alexandra PRAT, chanteuse d'ARITA qui de par son chant apporte une touche délicieusement dérangeante), c'est quand même la classe. En plus de démontrer une ouverture d'esprit plus que bienvenue.

Vous l'aurez compris, ce disque s'adresse avant tout aux amateurs d'ambiances travaillées, de voyages musicaux, d'arrangements riches et jamais envahissants, mais aussi et surtout aux fans du groupe ainsi que de Black français de haute-volée.
De la bien belle ouvrage qui s'offre même le luxe (le culot ?) d'avoir la durée idéale pour ne pas le trouver trop long et surtout de relancer dans la foulée une lecture. Le signe des grands albums. Bravo !




Rédigé par : Youpimatin | 17/20 | Nb de lectures : 11162