Il est désormais acquis que Present, l’excellent album de reformation de VDGG aura un successeur dans un avenir proche. Mais les trois musiciens restants puisque que David Jackson a quitté le groupe en novembre 2005, se sont donnés le temps de quelques concerts avant de rentrer à nouveau en studio. Sortie prévue courant 2008.
Aussi, le plaisir d’entendre du nouveau matériel de son charismatique chanteur ne pouvait venir que d’un énième album studio.(J’ai arrêté de compter après 40…)

Il va sans dire que ce nouveau matériel, comme les précédents, ne peut s’apprécier que si l’on connaît et affectionne son œuvre étrange et avant-gardiste. Si tel n’est pas le cas, je crains que cette kronike ne s’adresse qu’à la partie congrue des lecteurs de VS. 3515 exactement si j’en crois le compteur de visites. Mais là, difficile à croire qu’autant de personnes différentes aient lu la kro du dernier. Entre ma famille, mes amis, mes voisins, les collègues kronikeurs compatissants de VS, allez, divisons tous ça par 100 et ça nous donne 35. Pas si mal après tout pour un site de barbares !

Cette fois-ci, Hammill est tout seul. Pas de Gordon ni de Jackson pour l’aider dans sa tâche.
C’est une option inévitable pour ne pas dire obligatoire quand on accouche d’un projet aussi personnel dont les contours sont assez difficiles à cerner. Apre et sombre, l’original et bien nommé Singularity porte en lui tous les signes d’un imaginaire tout aussi débridé que teinté d’un chic propre aux Anglo-Saxons comme David Bowie, Brian Eno ou Gordon Askell.

Autant de qualités que l’on retrouve dans les œuvres du collectif VDGG mais qui sont ici exacerbées par la volonté de son âme créatrice. Le chant du quidam, toujours aussi expressif trouve ici une dimension presque excessive qui ne surprendra pas les habitués de l’univers d’Hammill. Il en va de même pour les mélodies apaisées ou en rupture, les ambiances étouffantes, les percussions décalées, bref tout ce qui fait en principe, la particularité d’un album du troubadour fou de la scène britannique. Car, à bien y regarder de plus près, on aurait tendance à le trouver parfois trop « calme » ce Singularity. Parfois seulement, car Hammill sait ménager des phases enfiévrées qui viennent démentir l’impression première. Signe que l’Anglais peut encore et toujours nous surprendre même après plus de 4 décennies de carrière.

De toute façon, un album de Peter Hammill ne se kronike pas aisément; il nécessite une écoute sur du long terme. C’est uniquement à ce prix que l’on en découvrira la richesse et la profondeur.


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 11588