PESTILENCE a sorti ses deux chef-d'œuvres "Testimony Of The Ancients" et "Spheres" alors que j'étais étudiant sans bagnole et cloisonné au fin fond du trou du cul du monde. Cette vie d'ermite m'empêchait de profiter des mirifiques tournées de l'époque. Et donc je n'ai jamais vu PESTILENCE. En revanche, je me suis ingurgité jusqu'à l'overdose leurs legs discographiques et aujourd'hui encore je me repasse régulièrement ce "Testimony …", dont j'ai déjà dit tout le bien que j'en pense!
Alors si vous vous demandez si je suis enchanté de retrouver le groupe 16 ans plus tard, la réponse est évidente! J'en ai la chair de poule, une trique d'enfer, et le monde est beau (avec tout cela me vla bien, tiens).
On peut dire que Patrick Mameli, le master-mind du groupe nous a concocté un come-back en deux temps. Tout d'abord par l'obscur side projet C-187 qui finalement vit le jour avec "Collision" il y a 18 mois. Encensé ou lapidé par la critique, cet effort fit visiblement comprendre à Patrick que ce qu'attendaient ses fans c'était la renaissance de PESTILENCE (ou alors était-ce uniquement la demande pressante du label flairant le bon filon ? la question est ouverte).
Et nous y voici. De renaissance, on parlera plutôt de résurrection. Ça tombe bien, j'écris ses lignes autour de Pâques. Mais cette résurrection sera macabre.
Souvenez-vous de la pochette de "Testimony …". Dans les piliers de cette salle étonnante, il y a des corps, genre gardiens séculaires attendant leur réveil. Cette nouvelle pochette nous rapproche, et le roi-gardien est bien vivant, prêt à défendre la sphère contre celui qui voudrait la dérober. En cela PESTILENCE fait du PESTILENCE… Ouf! On retrouve immédiatement la patte inimitable de Mameli dans les riffs (ce riff mitraillette de "Synthetic Grotesque" !!). Mais PESTILENCE est hargneux et sait se mettre au niveau de son temps. Le travail de batterie chirurgical de Peter Wildoer est remarquable, et propulse véritablement l'album. Enfin, Patrick qui a pris au moins 15 kg en 15 ans profite en cela d'un timbre vocal beaucoup plus profond et malsain.

Alors PESTILENCE a-t-il atteint l'objectif de nous offrir l'album de l'année? La réponse est non ! Celui-ci est bon, voire excellent par moment. Mais il y a un mais de taille: certains titres sont loin d'être indispensables (pour ne pas dire creux). Ensuite, nous faire 12 fois le coup du refrain qui déclame simplement le titre de la chanson, ça devient vite lourd. Enfin, il manque à l'entité PESTILENCE l'autre Patrick (Uterwijk), qui a un feeling plus mélodique, et dont la présence manque dans les quelques soli très jazzy.

Donc, ce que j'en retire: tout d'abord un album avec des brûlots qui valent clairement le coup ("Resurrection Macabre" en tête, mon hit de l’album avec son riff lourdingue. Ensuite, j’aime beaucoup l’enchaînement "Devoring Frenzy", "Horror Detox", "Fiend" (qui sonne assez typique PESTILENCE)). En revanche, on zappera avec allégresse les "Dehydrated II", "HangMan", "Y2H" qui n’apportent pas grand-chose. Puis on n’entend pas assez la basse virevoltante de Tony Choy !!! Putain ça c’est la loose ! Alors qu’on a droit à une belle perf au niveau batterie, voilà que l’on n’entend pas la basse. Le coup est dur et incompréhensible.
Malgré tout, cet album présage le meilleur pour la suite; on va avoir droit à une tournée que j'attends avec impatience évidemment. Et comble du bonheur Uterwijk en sera! D'ici à ce qu'il en soit aussi pour un futur album, et là ce serait gigantesque. Bref, je suis heureux, PESTILENCE is back, et ça, ça faire mal!

A noter le réenregistrement des anciens titres "Chemo Therapy" "Out of the Body" et "Lost Souls", qui profitent ici d'une saine cure de jouvance avec le line up actuel, bonne idée, qui peut-être profitera aux plus jeunes d'entre vous qui ne connaîtraient pas ce groupe culte.


Rédigé par : BozKiller | 14,5/20 | Nb de lectures : 13269