Oui, oui, oui! un nouveau PESTILENCE!!! Chaque nouvelle offrande du groupe de Patrick Mameli est l'occasion pour moi de faire acte d'adoration. J'ai suffisamment crié ma foi en ce groupe dans ces colonnes pour le prouver. Alors, certes, "Resurrection Macabre" en a laissé plus d'un sceptique. D'ailleurs, qui a régulièrement réécouté cet album depuis deux ans? Pas grand monde à mon avis, même si celui-ci était intéressant... Ainsi, Patrick avait donc ici un double pari à relever: Montrer que leur résurrection n'était pas du vent qui aurait fait pshhiiit. Et qu'ensuite, le feu sacré de la composition n'avait pas disparu avec les années.

Eh bien, mes frères, le miracle a bien eu lieu. A l'instar de Saint Thomas, pas besoin de voir pour croire. Il suffit d'écouter!!! Mameli a dégainé la guitare huit cordes pour asséner une lourdeur ultime, sur des riffs bien sentis, qui rappellent cette ambiance particulière de l'intemporel "Twisted Truth". Le rythme n'est jamais ultra rapide, mais relevé, et ce semblant d'ambiance "jazz" à la "Spheres" (cette intro de "Dissolve") pointe le bout de son nez lors notamment des soli, courts mais toujours dans une sorte de décalage perturbant. Et puis la basse fretless de Thesseling termine d'affirmer ce groove malsain qui se distille tout au long de l'album. Et ça marche !!!

En plus il n’est pas content le Patrick! Et il a clairement une dent contre l'Eglise, il suffit de voir la pochette, et d'écouter le premier titre "The Predication", sous forme de chant lithurgique entonné par un prêtre, qui finit en psalmodie démoniaque (et qui, après une écoute, amha, ne sert absolument à rien si ce n'est du remplissage). Enfin les titres, à chaque fois un seul mot, finissent de donner le ton ("Amgod", "Doctrine", "Divinity", "Deception").

Si l'on passe ces blasphèmes, et que l'on se concentre un peu sur la musique, il y a là de quoi prendre globalement son pied, le son est excellent, massif et lourd (l’effet huit cordes), avec une fois de plus un super travail de batterie et une basse bien présente. C'est d'ailleurs Mameli qui a fait le gros du travail de production de cet album, et il s'en tire très bien! Ca s'écoute volontiers doucement ou alors bien fort et les murs se mettent alors rapidement à trembler.
On notera la présence d’un petit nouveau dans ce line up 100% hollandais, il s’agit de Yuma van Eekele (THE NEW DOMINION) dont le jeu me rappelle celui de Marco Fodis (il est moins compliqué que celui de Wildoer qui avait fait un boulot remarquable sur "Resurrection Macabre"). Quant au chant de Mameli, ne vous attendez à aucune amélioration! Et tant mieux, tant ce chant éraillé est tout simplement indispensable à l'entité PESTILENCE.

Il est bon cet album, très bon même, car très cohérent avec le passé du groupe, tout comme présentant un nouveau visage, hargneux, vivace et énergique (est-ce que finalement ce n'est pas là l'album qu'on attendait tous pour leur come-back?). Qu'ils nous reparlent des anciens dieux plutôt, et ce sera parfait!


Rédigé par : BozKiller | 16/20 | Nb de lectures : 15570