Premier point, le Pestiferous dont il est question ici est le trio finlandais et non leurs homologues norvégiens ou américains. La présence des sieurs Partanen et Minkkinen de Uhrilehto devraient intéresser quelques-uns d'entre vous, comme elle a probablement intéressé un label italien prêt à investir dans un groupe en sommeil depuis six ans. L'album débarque aujourd'hui dans ma platine mais il est effectivement sorti en juin 2005. Je précise également que Minkinnen officie ici à la guitare et à la batterie et Partanen à la basse et au micro. Ce jeu des chaises musicales par rapport à Uhrilehto étant noté, penchons-nous sur ce nouvel effort de Pestiferous, après un unique album autoproduit en 1999.

Je ne vous parle pas innocemment du premier opus "When Shadows Swallow the Candles", car la moitié des dix titres de "Deep Dark Seasons" est issue de celui-ci. La différence dans la datation au carbone 14 crée naturellement une rupture spatio-temporelle. Sur les titres les plus anciens la référence à Dissection est évidente. Pestiferous propose un black relativement mélodique à la suédoise, mais qui garde un côté cradingue assez plaisant. Le côté "commun" des riffs ne permet pas vraiment aux compos de sortir du lot, ce qui est assez dommage, vous en conviendrez. Sur certaines compos plus récentes, une touche plus old school apparaît, effet de mode oblige. Un titre lent et rock comme "Gathering in the Woods" groove pas mal. Par contre "The Womb" rend déjà un peu plus classique, avec son côté thrashy et son solo Slayerien. Dans l'ensemble, les compos restent à un tempo relativement modéré et l'extrait dont vous disposez ici-bas est à la limite de l'ultra-brutal pour le groupe.

Au rayon de l'exécution, le batteur n'est pas nickel propre, notamment dans le maintien du tempo modéré. Un ou deux coups arrivent parfois en vrac, mais ça reste écoutable. Le reste de l'instrumentation est honorable, de même que la production. Cradingue mais sans plus, le son permet d'entendre l'ensemble des instruments et même la basse. La voix de corbak enregistrée dans un tube de Partanen est plutôt monocorde, mais encore une fois rien de choquant.

Voilà justement le souci: rien de choquant. Cet album manque d'une étincelle, d'un grain de folie qui ferait décoller l'ensemble. Sans parler de vitesse, les riffs sont enchaînés sans réelle émotion, sans souci d'attirer l'attention de l'auditeur. "Deep Dark Seasons" s'écoule donc plus qu'il ne s'écoute. C'est sympa quoi, mais ça ne va pas déclencher d'émoi dans les foules.


Rédigé par : Prince de Lu | 10/20 | Nb de lectures : 13030