PERPETUUM - Gradual Decay of Conscience (Australis) - 17/08/2010 @ 23h32
Dans la série les globes-trotteurs de la chronique et après un séjour prolongé en Pologne, je me décide à traverser la planète pour vous emmener au Chili. C’est aussi ça le plus VS, on pense aux lecteurs qui n’ont pas la chance de voyager et d’explorer de nouvelles terres de metôl ! Mis à part Mar de Grises, je dois confesser que la scène chilienne restait une obscure inconnue. Tel un Paul-Émile Victor de l’extrême, c’est avec mon plus beau sac à dos que je m’apprête à défricher le premier album de Perpetuum.

A l’origine (durant la période précolombienne à peu près), le groupe se nommait Nocturnal Blasphemy et batifolait joyeusement dans un raw black qui n’appréciait guère les camarades de jeu d’un certain Jésus. Un chanteur disparu et un guitariste supplémentaire plus tard, le groupe a revu de fond en comble leur expression musicale. Apparemment, les Chiliens aimaient aussi le death technique à la Death, Atheist… et toute la bande !
Ainsi, tout ce petit monde décida de gonfler leur black par du death progressivo-technique et pour l’occasion le bassiste en profita pour se mettre à la fretless. Alors si toi, oui toi, tu aimes quand la basse fait schtoiiiing, chtonnnng et autres onomatopées que la décence m’interdit d’évoquer ici, tu devrais apprécier ce que propose les Sud-Américains.

Avec ce premier jet, on a affaire à un petit frère de De Profundis qui aurait été amputé de ses parties doom. Le résultat est le mélange savoureux de trémolos blastés et de parties de death techniques qui s’octroient quelques instants de brutalité.
Leur death se pare de différents visages. Ca virevolte entre le rampant d’Immolation, le progressif ambiancé d'Opeth, les breaks jazzys d’un Cynic et même le oldschool floridien vient pointer le bout de son groove sur le bien nommé "Grunts of the Shoggoths".

Les incursions black apportent son lot de mélodies sombres et lancinantes distillant parfois une ambiance mélancolique. Dans un autre registre, nos hispanophones ne se gênent pas pour se lancer dans des passages plus instrumentaux vagabondant dans des sphères plus aériennes, progressives voire acoustiques ("Into the Deepest Darkness"). Le chant suit les préceptes de cet assemblage stylistique via un growl fluctuant entre le criard, le profond voire presque porcin lorsque celui-ci racle dans les graves.

Finalement, c’est pas si mal le Chili. Bon, si on pinaille, on aperçoit bien quelques scories.
Ce voyage touristique aux confins de la folie Lovecraftienne ne dure que quarante minutes sachant que ce dernier est ponctué par une intro, un interlude et une outro. Au moins, le voyageur ne risque pas l’ennui mais il faut bien avouer que mis à part la conclusion avec un petit côté shoegaze sympathique, les deux autres passages ambients ne risquent pas de réveiller le grand Yog-Sothoth.
A la différence de De Profundis, Perpetuum ne possède pas encore le talent d’écriture pour incorporer de façon fluide les différents composants. Il faut préciser que certains titres préexistaient et furent réarrangés à l’occasion de ce revirement stylistique. Du coup, certaines transitions boitent un peu et impriment un petit aspect patchwork à l’ensemble.

Malgré des thématiques et un artwork manquant singulièrement d’originalité et en dépit de ses défauts, je ne peux m’empêcher de discerner l’amorce d’une véritable personnalité sur un plan musical. Rien de plus balisé que le black/death mais grâce aux épices particulières utilisées par le combo, un léger vent de fraîcheur souffle dans les interstices des différents plans de la réalité. Certes, un sentiment fugace mais qui ne m’a pas lâché durant mon voyage.

Au niveau de la texture sonore, le travail est propre et surtout la basse se fait entendre. L’inverse aurait été franchement dommageable.

Au moment de quitter le Chili, on se dit qu’il s’agissait d’une première excursion un peu maladroite sur quelques passages mais que la destination s’annonce prometteuse en termes de développement touristique.
Un pays à découvrir.

http://www.myspace.com/perpetuumchl - 174 visite(s)

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Rédigé par : Dark Rabbit | 14/20 | Nb de lectures : 12286




Auteur
Commentaire
Monceau
Membre enregistré
Posté le: 18/08/2010 à 23h15 - (86241)
d'accord avec la chro à un détail près : Cynic ok, Atheist ok, ... mais Opeth je n'y trouve pas grand choses. après tout ce qui est labellisé "death prog" peut être comparé à Opeth mais là j'ai du mal quand même.

à laisser cuver donc? Ok. En effet ça peut vraiment donner quelques choses de splendide avec un peu plus de finitions.



DARK RABBIT
Membre enregistré
Posté le: 19/08/2010 à 09h06 - (86246)
Disons qu'Opeth est un raccourci pour indiquer qu'ils insèrent des plans "atmo-acoustiques" dans leur tambouille. Mais c'est vrai que c'est loin d'être un simple clone d'Opeth, on est d'accord.

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